1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Faible conjoncture

Christophe LASCOMBES21 octobre 2005

Comme tous les ans à la même période, les six instituts de recherche économiques ont publié hier leur rapport sur la conjoncture. Un rapport parfois étrillé en termes choisis par la presse allemande.

https://p.dw.com/p/C9cF
Publié hier, le rapport annuel sur l'économie allemande et sur la conjoncture ne nous apprend rien de plus que ce que nous savions déjà.
Publié hier, le rapport annuel sur l'économie allemande et sur la conjoncture ne nous apprend rien de plus que ce que nous savions déjà.Image : AP

Par exemple, le Financial Times Deutschland, qui ironise sur les poncifs que renferme ce rapport : c’est renversant, l’Etat doit faire des économies, baisser les impôts et réduire son déficit. Question : avons-nous vraiment besoin d’experts économiques de ce calibre dont les phrases creuses sont dépourvues de la moindre substance ?

La Tageszeitung, de Berlin, n’est pas en reste : certes, les réformes sont nécessaires mais surtout pour ces soi-disant « instituts de recherche ». Leur rapport est un exemple frappant de l’inanité conceptuelle qui régit actuellement les sciences économiques allemandes.

Pourtant, certains messages devraient être pris à cœur par le futur gouvernement, rétorque la Frankfurter Rundschau. Quand les caisses sont vides, il convient d’examiner la légitimité de ces milliards de subventions injectés dans les charbonnages, l’agriculture ou l’accession à la propriété privée. Une mission prioritaire qui pourrait être baptisée : Koch-Steinbrück, du nom des deux experts économiques CDU et SPD, actuellement en pleine négociation de grande coalition sur une éventuelle augmentation de la TVA.

A ce sujet, Die Welt souligne que la fameuse conjoncture de croissance, tant attendue par tous, ne prendra corps que lorsque la demande intérieure, qui représente les deux tiers du produit intérieur brut de l’Allemagne, augmentera au même titre que les exportations. L’augmentation de la TVA aurait exactement l’effet inverse.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la véritable cause de cette misère économique, ce ne sont pas d’obscures puissances néfastes, mais une politique économique erronée. Le nouveau gouvernement allemand, avec sa large assise politique, a toutes les chances de lancer une réforme fiscale courageuse qui soulagerait les contribuables et serait financée par la baisse des dépenses de l’Etat. Mais ce qui transpire des négociations de coalition ne laisse rien espérer en ce sens.

Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, les hommes politiques doivent agir, selon la célèbre devise : nous n’avons aucune chance, saisissons-la ! Si l’on ne commence pas maintenant à faire des économies, nous n’en ferons jamais. C’est uniquement lorsque cette volonté d’épargne sera gravée dans nos consciences et fermement définie pour les quatre ans qui viennent que l’on pourra songer à mettre en place d’autres éléments d’une politique économique contemporaine. Pour si louable que ce soit dans certains cas, il ne sera plus possible pendant longtemps d’injecter plus d’argent dans le secteur social. C’est une vérité amère, mais incontournable, conclut le journal.