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Federica Mogherini appelle à la solidarité pour le Sahel

Fréjus Quenum | Catherine Martens
12 juillet 2019

Burkina Faso, Mali et Niger : trois pays ayant reçu la visite de la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères. Federica Mogherini relève un écart entre les efforts et l'impact sur le terrain.

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Federica Mogherini EU Außenbeauftragte
Image : Imago Images/Kyodo News

Federica Mogherini : "C'est sûr, il y a des ajustements à faire, autant dans les pays concernés que de notre côté"

Federica Mogherini préfère voir le verre à moitié rempli qu'à moitié vide. Dans l'interview exclusive qu'elle a accordée à la Deutsche Welle au terme de 72 heures de visite, la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères, en fin de mandat, constate qu'en l'espace de quatre années, le flux migratoire qui transite par le Niger a considérablement baissé.

"Quand j'étais ici au Niger il y a quatre ans, la situation était plus grave. Plus de 300 migrants passaient chaque jour par Agadez pour rejoindre la Libye. A présent, ce sont cent migrants par semaine. Et grâce à l'aide de l'Union européenne, l'OIM est présente et va au secours de migrants y compris ceux qui reviennent de Libye. D'autres qui veulent rentrer dans leur pays reçoivent de l'assistance. Et ça, c'est un travail positif", se félicite Federica Mogherini.

Appel à d'autres donateurs

L'Union européenne apportera une aide de 138 millions d'euros supplémentaires pour le financement de la force conjointe du G5 Sahel, a annoncé Federica Mogherini lors de ce voyage. 

Mais prévient-elle, l'UE ne doit pas avoir l'exclusivité de ce soutien. "Nous appelons d'autres partenaires à soutenir les autorités du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme, contre les changements climatiques et dans leur quête de développement économique et social", affirme-t-elle dans l'interview à la DW.

Peu d'impact 

Malgré les aides, l'impact reste peu perceptible sur le terrain. Les groupes terroristes multiplient leurs attaques. Des personnes sans occupation vivent de la criminalité. Des populations ayant fui leur domicile ont peur d'y retourner et les groupes djihadistes se déplacent très rapidement.

 

Federica Mogherini, Neven Mimica  Conference on the Sahel
Image : EU

La cheffe de la diplomatie européenne admet que "beaucoup de ressources ont été investies et (que) la situation est malgré tout en train de se détériorer. On peut dire qu'il y a un échec. Et c'est sûr, il y a des ajustements à faire, autant dans les pays concernés que de notre côté."

Pourtant, explique-t-elle, les investissements effectués n'ont pas été tout à fait vains. "Comment serait la situation, si nous n'avions pas investi autant d'argent ?", s'interroge Federica Mogherini qui renvoie une nouvelle fois la charge à la communauté internationale. "Les pays font face à une situation qui pèse sur leurs budgets. Certains de ces pays consacrent jusqu'à 22% de leur budget à la défense !", justifie la diplomate européenne.

En fin de mandat, Federica Mogherini conseille à son successeur de ne pas considérer l'Afrique seulement sous l'aspect migratoire. 

Traiter les migrants comme étant des êtres humains et enfin, donner des opportunités économiques aux migrants de retour dans leur pays.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum
Catherine Martens correspondante de la Deutsche Welle