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Fermeture des camps pour les étrangers en Afrique du Sud

Audrey Parmentier15 août 2008

Malgré les protestations des ONG, l'Afrique du Sud s'apprête à fermer les camps provisoires mis en place au mois de mai pour accueillir les étrangers qui avaient fui les violences xénophobes.

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«Chasse aux étrangers» à Reiger Park dans la banlieue de Johannesburg, au mois de maiImage : AP

Le tribunal de Pretoria saisi par les ONG a été clair: le gouvernement sud-africain n'a aucune obligation de réintégrer les étrangers. Ces étrangers, en majorité des Zimbabwéens et des Mozambicains, ont fui les townships en mai, suite à une flambée de violences à leur encontre. Meurtres, viols, incendies. En tout, 62 personnes ont trouvé la mort dans ces attaques ciblées. Les Sud-Africains des quartiers pauvres les accusaient de leur voler leurs emplois et d'entretenir la criminalité dans le pays. Les ONG, elles, se sont immédiatement occupées d'eux comme l'explique Mandisa Kalako-Williams, présidente de la Croix-Rouge sud-africaine

Flüchtlingslager in der Nähe der kleinen Stadt Scarborough, Südafrika
Camp pour les étrangers près de ScarboroughImage : AP


«Au début, on s'occupait de 3000 personnes et à la fin du mois de juin, le nombre était passé à 20 000. Au moment où nous parlons, ils sont 4000 à être concernés par la fermeture des camps car certains sont retournés dans leur communauté, ceux qui se sentaient en sécurité, et certains sont même retournés dans leur pays, ce qui a fait que leur nombre a diminué. »


Ces 4000 personnes doivent tout recommencer quel que soit le scénario envisagé, d'après Mandisa Kalako-Williams :


« Si les gens sont renvoyés dans leur pays, nous pouvons les aider, faire en sorte que leur voyage se passe le mieux possible, avec de quoi manger, en les mettant en relation avec les sociétés civiles de leur pays. Si les gens se déplacent dans d'autres régions du pays, là encore nous devons les assister, les aider à s'installer, leur fournir le minimum nécessaire dans leur nouveau logement: du savon, de la nourriture, des couvertures. Etant donnés les traumatismes qu'ils ont subis, il faut leur faciliter la vie. Enfin, si les gens sont réintégrés dans leur communauté, qu'ils retravaillent là où ils travaillaient avant, il faut faire en sorte que tout se passe bien de leur côté comme du côté de la communauté. C'est très difficile d'apporter de la nourriture dans une maison alors que les gens de la maison voisine crèvent de faim. Il faut que ce soit équilibré, que les gens de la communauté sentent qu'on s'occupe d'eux aussi.»


Cet équilibre devrait permettre d'éviter que les violences xénophobes ne reprennent, ce qui reste la plus grande crainte des immigrés.