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Fin de carrière pour Andrea Ypsilanti

Anne Le Touzé4 novembre 2008

Les journaux commentent la débâcle d'Andrea Ypsilanti, dirigeante du SPD en Hesse, qui briguait le poste de Roland Koch (CDU) à la tête de la région, mais dont les projets ont été torpillés par 4 députés de son parti.

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Andrea YpsilantiImage : AP

C'était la 2ème fois depuis sa courte victoire aux élections régionales de février qu'Andrea Ypsilanti essayait de se faire élire à la tête de la région en formant un gouvernement de coalition avec les Verts. Et c'est également la deuxième fois que ses projets ont été torpillés par ses propres troupes : quatre députés sociaux-démocrates ont annoncé hier qu'ils ne voteraient pas pour Andrea Ypsilanti parce que celle-ci aurait été élue grâce aux voix des députés du parti d'extrême-gauche Die Linke.

La plupart des journaux du jour publient une photo d'Andrea Ypsilanti, les yeux fermés ou le regard résigné après l'annonce de cette ultime trahison. D'autres ont choisi de montrer les visages graves et déterminés des quatre députés qui ont réduit ses projets à néant, les "4 Fantastiques", comme les appelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ces députés, explique le journal, ont empêché Andrea Ypsilanti et son entourage d'escroquer les électeurs hessois. Leur conscience les a poussés à barrer la route à une dirigeante qui n'a pas tenu ses engagements en acceptant le soutien du parti d'extrême-gauche alors qu'elle avait juré le contraire. Le journal souligne aussi que les députés frondeurs n'ont pas voulu se plier plus longtemps à la dictature des dirigeants régionaux du SPD, qui avaient placé leur accession au pouvoir avant toute chose.

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Dagmar Metzger, Jürgen Walter, Silke Tesch et Carmen Everts, les quatre députés qui ont causé la perte d'Andrea YpsilantiImage : AP

La BILD-Zeitung salue elle aussi le "courage" des quatre députés et balaie les critiques de ceux qui font remarquer qu'ils auraient pu exprimer leur cas de conscience un peu plus tôt qu'à la veille du vote. Peu importe le moment pour tirer la sonnette d'alarme dans un train en marche, estime ainsi le quotidien. Les députés, fait remarquer BILD, n'ont rien à gagner dans cette affaire : en cas de nouvelles élections, ils vont certainement perdre leur siège puisqu'ils se sont désolidarisés de leur parti.

Andrea Ypsilanti laisse un champ de ruines pour le SPD en Hesse, souligne Die Welt. Mais pour le journal, c'est surtout au niveau fédéral que le parti social-démocrate a des choses à se reprocher. Depuis qu'ils se sont débarrassés de Kurt Beck, les nouveaux patrons du SPD n'ont pas su corriger la politique ambiguë de l'ancien dirigeant, qui tolérait plus ou moins le parti d'extrême-gauche.

Pour la tageszeitung, enfin, Roland Koch peut se frotter les mains, après avoir failli se faire déloger de la tête de la région. Le quotidien estime qu'Andrea Ypsilanti et son secrétaire général devraient tirer les conséquences de la débâcle et démissionner. On peut supposer que le SPD ne dirigera pas la Hesse pendant les deux prochaines législatures, c'est à dire pendant les dix prochaines années. Cela devrait donner de quoi réfléchir aux Verts, conclut le journal.