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Fin de la mission de la Ligue Arabe en Syrie

20 janvier 2012

La mission des observateurs, commencée le 26 décembre 2011, était de contrôler l'application de l'accord conclu entre la Ligue arabe et le régime du président syrien Bachar al Assad

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Observateurs de la Ligue ArabeImage : picture-alliance/dpa

Accord qui prévoyait notamment le retrait des forces armées déployées dans les villes, la libération des prisonniers et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. Cette mission des observateurs arabes, Philippe Pognan, semble bien être un échec, puisqu'au cours de leur séjour, la situation s'est aggravée en Syrie.En effet, selon l'OSDH, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, 454 civils et 146 membres des forces de sécurité ont été tués depuis l'arrivée des observateurs. La plupart des victimes ont péri lors d'opérations ciblées des forces de sécurité et non lors de manifestations contre le régime de Bachar al-Assad. Rien qu'au cours de la journée d'hier, toujours selon l'OSDH, 18 civils ont été tués dans les violences à travers le pays et deux officiers de l'armée gouvernementale sont morts dans une attaque rebelle à Hama.

Quelle suite donner donc à cette mission ?

Les pays de la Ligue arabe sont eux-mêmes divisés sur cette question. Le Qatar, qui préside le comité de la Ligue sur la Syrie, a proposé l'envoi de soldats arabes. Mais cette idée est rejetée par Damas et aucun autre des 22 Etats membres, d'ailleurs, ne la soutient.

Ce n'est que dimanche que le chef de la mission d'observateurs en Syrie, Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, général soudanais dont la personnalité est pour le moins contestée, doit présenter son rapport à la Ligue arabe au Caire. Et c'est sur la base de ce rapport que l'organisation décidera du sort de la mission.

Mustafa al-Dabi Syrien Beobachtermission
Le général Moustapha al-DabiImage : picture-alliance/dpa

Le déploiement des observateurs arabes n'a fait que donner du temps au régime

C'est du moins ce qu'affirment nombre d' opposants qui se déclarent très déçus par cette mission. Aussi le plus important groupe de l'opposition, le Conseil national syrien (CNS), vient de réclamer le transfert du dossier syrien au Conseil de sécurité des Nations unies, afin d'obtenir une résolution stipulant la création d'une zone tampon et d'une zone d'exclusion aérienne. Il s'agit avant tout de protéger les civils des « crimes » du régime, indique le CNS dans un communiqué. Burhan Ghalioune, le chef du CNS, se rend aujourd'hui au Caire à la tête d'une délégation pour exposer ces requêtes au Secrétaire général de la Ligue arabe. Il réclame entre autres que le rapport qualifie clairement les actes du régime syrien de « crimes de guerre et de génocide ».

Selon l'ONU, depuis mars 2011, la répression du soulèvement contre le régime syrien a fait plus de 5.400 morts. Selon Damas plus de 2.000 militaires et policiers auraient été tués par les rebelles.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Anne Le Touzé- Schmitz