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Finie la parenthèse de la Coupe du monde

20 août 2010

Plus d'un mois après la fin de la Coupe du monde de football, l'Afrique du sud revient en force cette semaine dans les journaux allemands. Il est tout d'abord question de la grève dans la fonction publique.

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Enseignants en grève à JohannesburgImage : AP

Le Financial Times Deutschland note que les syndicats sont sortis de la réserve qu'ils s'étaient imposée pendant la compétition sportive. Plus d'un million d'employés du secteur public ont entamé une grève illimitée. Ils réclament des hausses de salaires de 8,5%. Un énorme boulet pour le budget sud-africain, souligne le journal. Dès à présent les investissements pour la Coupe du monde se traduisent pour l'Etat sud-africain par un nouvel endettement égal à 6,7% du produit intérieur brut. La satisfaction des revendications salariales entrainerait pour le budget national une charge supplémentaire équivalant à 500 millions d'euros. L'Afrique du sud, poursuit notre confrère, craint de surcroit que l'agitation sur le marché de l'emploi ne porte préjudice à la bonne image projetée par le pays ces derniers mois.

Krügerrand Gold Münze
Image : picture-alliance/ZB

Une ombre sur l'ANC

Cette bonne image risque aussi d'être sérieusement écornée par la fusillade qui a eu lieu la semaine dernière dans une mine d'or désaffectée, à l'est de Johannesburg. Comme on peut le lire dans le quotidien Die Welt, quatre agents de sécurité lourdement armés ont pénétré dans cette mine qui appartient à la société Aurora. Elle avait été fermée il y a quelques mois et des mineurs illégaux s'y étaient installés entre temps. Les agents de sécurité, de la société Aurora donc, ont tiré. La police a retrouvé quatre cadavres. Cette brutale intervention, écrit Die Welt, donne un nouveau coup de projecteur sur le problème des mineurs clandestins, ceux qu'on appelle en Afrique du sud les "zuma zumas", en français "ceux qui tentent leur chance". En mai 2009 rappelle Die Welt, 82 mineurs au moins étaient morts dans l'incendie d'une mine. Selon les propriétaires, de plus en plus de personnes tentent leur chance illégalement dans les mines - poussés par les réductions de personnel et l'envolée du prix de l'or.

La Tageszeitung parle d'un massacre et souligne qu'il jette une ombre sur les héros de l'ANC. La société Aurora, note en effet le journal, appartient en commun à un neveu du président Zuma et un petit-fils de Nelson Mandela. En mars dernier une descente de police avait eu lieu dans cette mine de Grootvlei pour cause de pollution. Il avait été reproché aux exploitants d'utiliser, pour l'extraction de l'or, des produits chimiques qui s'infiltraient dans la nappe phréatique, notamment celle d'une réserve naturelle toute proche. Si ces faits se vérifient, poursuit le journal, le neveu de Zuma et le petit-fils de Mandela risquent des peines de prison. S'y ajoutent maintenant des accusations de meurtre.

Flash-Galerie Nigeria Öl 50 Jahre Ölförderung im Nigerdelta
Dans le delta du NigerImage : AP

Enfer noir dans le delta du Niger

La presse allemande livre aussi cette semaine plusieurs articles qui tournent autour de l'environnement. C'est tout d'abord la pollution du delta du Niger, dans le sud pétrolier du Nigéria. "L'enfer noir", comme l'appelle la Berliner Zeitung, avant de noter que les plantes et les troncs d'arbre sont couverts d'une épaisse boue noire. La pêche est devenue pratiquement impossible. Des oléoducs rouillés traversent des mangroves qui empestent le pétrole. Les tuyaux éclatent régulièrement. Ailleurs, des bandes criminelles pompent le pétrole brut qui sera chargé sur des navires en attente dans le golfe de Guinée. Le pétrole qui s'écoule des oléoducs prend feu régulièrement couvrant le ciel de nuages de suie. Des dizaines, voire des centaines de personnes, meurent fréquemment dans des explosions. Le sol autrefois fertile, est contaminé. Plus rien ne pousse depuis longtemps.Cinquante ans après les premières découvertes de pétrole, souligne le journal, les hôpitaux sont aussi rares dans le delta du Niger que les écoles, les routes asphaltées ou les maisons en dur.

Solarenergie in Afrika
Energie solaire au ZimbabweImage : picture-alliance / dpa

Vive le solaire

Mais la presse allemande évoque aussi un exemple positif. Celui du Rwanda, qui s'est lancé dans le plus grand projet d'énergie solaire au sud du Sahara. "Le Rwanda, pionnier vert de l'Afrique", titre la Tageszeitung qui relate que ce projet pilote est situé tout près d'une base militaire, au sommet de la plus haute colline de Kigali. Il ne génère encore que 250 kilowatt de courant, soit moins de 1% de la consommation du Rwanda. Mais il faut savoir que 10% seulement de la population rwandaise sont raccordés au réseau électrique. Anthony Simm, le directeur du projet, parle d'une énergie merveilleuse. Le soleil ne coûte rien et il est abondant. Le problème ce sont les coûts d'installation. Les panneaux solaires sont encore chers. L'installation, inaugurée en 2007, a été construite et financée par la municipalité de Mayence, en Allemagne. Un milliard de personnes, rappelle le journal, vivent en Afrique. La moitié seulement a l'électricité. Les autres sont tributaires, pour s'éclairer et faire la cuisine, du pétrole lampant, du bois de chauffe et du charbon de bois. Une lampe ordinaire à pétrole émet une tonne de C02 en sept ans. Au Rwanda, note la TAZ, le courant électrique est encore d'origine hydraulique ou thermique. Mais les importations de fuel sont coûteuses et les fréquentes périodes de sécheresse rendent l'énergie hydraulique incertaine. Le Rwanda cherche maintenant de l'énergie géothermique, renfermée en abondance dans les nombreux volcans du pays, et veut aussi exploiter le gaz méthane du lac Kivu.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Fréjus Quenum