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Foncer tête baissée

6 juin 2011

Deux sujets font la Une de la presse : la sortie du nucléaire en Allemagne et l’hospitalisation en Arabie Saoudite du président yéménite Ali Abdallah Saleh. Les journaux invitent à la prudence.

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La chancelière Angela Merkel lors de l'annonce de la sortie du nucléaire le 30 maiImage : dapd

Die Welt commente la sortie du nucléaire, officiellement approuvée ce lundi matin par le gouvernement allemand. Le journal est très sceptique. Bientôt, nous allons voir arriver des hausses de facture d'électricité et des manques d'approvisionnement en énergie. Alors nous regretterons d'avoir banni à tout jamais l'atome ! Le quotidien dénonce la rapidité de cette prise de décision. On n'a pas réfléchi aux conséquences, on fonce tête baissée, mais on est dans le flou, se plaint Die Welt. Reste qu'on ne peut pas jouer aux petits aventuriers lorsqu'il s'agit du besoin énergétique d'une société dans son ensemble.

Jemen Freude über die Abreise von Saleh 5. Juni 2011
Les manifestants célèbrent le départ de Saleh : ne pas se réjouir trop vite, préviennent les éditorialistesImage : picture alliance/dpa

Sortie de scène pour Saleh

« Et de trois » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, en référence au Tunisien Ben Ali et à l'Egyptien Hosni Moubarak tombés respectivement en janvier et février dernier. C'est maintenant au tour d'Ali Abdallah Saleh de dégager le terrain, après 33 ans de pouvoir, car son retour au Yémen risque d'être difficile. Le journal appelle toutefois à la prudence : le Yémen a une économie malade et rongée par la kleptocratie, l'Etat est faible et doit notamment faire face à la pression d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Pour la F.A.Z., les manifestants qui dansent dans la rue pourraient vite déchanter : le combat entre les deux camps n'est pas terminé, il y a d'ailleurs encore eu des violences hier. Et puis, la puissante famille tribale du cheick Sadek al Ahmar veut aussi sa part du gâteau. Bref, le Yémen est dans l'incertitude la plus totale.

König Abdallah von Saudi Arabien
Abdallah al-Saud, roi d'Arabie SaouditeImage : picture-alliance/ dpa

Die tageszeitung consacre son éditorial à l'Arabie Saoudite, le pays voisin où se fait actuellement soigner le président yéménite. Attention aux apparences trompeuses, prévient le quotidien. Certes, ces dernières semaines, Riad a lâché Ali Abdallah Saleh parce que ce dernier ne garantissait plus la stabilité au Yémen. Cela ne veut pas dire que la famille des Al-Saud souhaite un développement démocratique au Proche-Orient. Bien au contraire ! Die taz rappelle d'ailleurs que l'Arabie Saoudite a envoyé ses propres troupes pour mater la révolte au Bahreïn en mars dernier. Au Yémen, les Al-Saud vont tout faire pour placer des caciques de l'ancien régime à la tête du nouveau pouvoir. Le journal conseille donc aux activistes qui manifestent actuellement à Sanaa ou à Taëz de rester vigilants s'ils ne veulent pas être écartés de la période de transition.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Jean-Michel Bos