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Francophonie : des Congolais dénoncent une marginalisation

11 octobre 2018

La diplomatie rwandaise est en marche. Louise Mushikiwabo est assurée de prendre les rênes de l'OIF lors du sommet d'Erevan. Or en RDC, cette donne est mal vécue. Pour certains, le pays n'a pas la place qui lui revient.

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Parlamentarische Versammlung der Frankophonie von Afrika in Kap Verde
Image : DW/N. dos Santos

Joseph Mukenge-Ndibu : "La RDC fait partie des pays qui valorisent la langue française mais nous sentons une certaine marginalisation"

Le XVIIème sommet de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) s'ouvre ce jeudi (11.10.) à Erevan en Arménie. La prochaine Secrétaire générale de l'organisation devrait être (sauf coup de théâtre) la rwandaise Louise Mushikiwabo, dont la candidature est soutenue par l'Union africaine et la France.

 

DRC Präsident Joseph Kabila
Image : Reuters/K.Katombe

Alignement diplomatique de Kinshasa

La République démocratique du Congo s'est alignée sur ce choix mais les Congolais se demandent pourquoi la RDC, en tant que plus grand pays francophone du continent, n'a présenté aucun candidat. 

En effet, c'est presque un soutien embarrassé qu'a apporté Kinshasa à la campagne de la diplomate rwandaise. "Le gouvernement congolais s'est aligné derrière la position de l'Union africaine, celle de soutenir la candidature de Louise Mushikiwabo", a expliqué à la DW Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Pour s'assurer du soutien de la RDC à sa candidature, Louise Mushikiwabo a effectué un déplacement à Kinshasa, fin juillet, où elle a rencontré le président Joseph Kabila. Une visite  très peu médiatisée à Kinshasa.

L'écrivain Joseph Mukenge-Ndibu, ministre honoraire et ancien président national des écrivains (Zaïrois) Congolais s'étonne que "le Rwanda suivant ses intérêts, refuse de parler le français et choisit l'anglais et que la France l'appuie".

 

Demokratische Republik Kongo Parlament Kinshasa
Image : picture-alliance/dpa

La RDC peut aussi diriger l'OIF

A cause du nombre important de ses locuteurs francophones, la République démocratique du Congo aurait tous les atouts pour diriger la Francophonie, estime Joseph Mukenge-Ndibu. Un avis partagé par certains Congolais qui reprochent à leur gouvernement de n'avoir pas proposé un candidat au poste de Secrétaire général de la Francophonie. Pour Barez et Severin, Congolais rencontrés dans la commune de Lemba à Kinshasa, "la RDC fait partie des pays qui valorisent la langue française mais nous sentons une certaine marginalisation". Mieux, "la RDC méritait mieux" et "il faudrait que les représentants des Etats soient réellement 100% francophones."

Sur l'absence d'une candidature de la RDC pour diriger l'OIF, Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique du chef de l'État Joseph Kabila soutient qu'aucune ambition d'un Congolais ne s'était manifestée pour être soutenue par le gouvernement de Kinshasa.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum