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G20 à Séoul : les puissants ont deux jours pour s'entendre

10 novembre 2010

Le G20 se réunit les 11 et 12 novembre pour faire le point sur la régulation du secteur de la finance. Egalement à l’ordre du jour des grandes économies de la planète : le commerce international et ses déséquilibres.

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C'est la Corée du Sud qui accueille le G20 à partir de jeudiImage : picture alliance / landov

Les Etats du G20 représentent les deux tiers de la population mondiale, 90% des puissances économiques et un cinquième du commerce international. Ce groupe est né en 1998 d’une crise, celle qui secouait alors l’Asie, le Brésil et la Russie. Depuis, le G20 a servi à éteindre différents foyers de crises – la dernière en date étant celle de 2008, au moment où la faillite de la banque d'affaire américaine Lehmann Brothers entraînait les secteurs bancaires du monde entier dans son sillage.

G20 Seoul Tagungsort COEX Seoul
La sécurité a été renforcée à Séoul pour accueillir les chefs d'EtatImage : DW

Il y a deux ans, les dirigeants ont tenté de se serrer les coudes pour sauver le système libéral de l'économie de marché, mais depuis, les particularismes nationaux ont repris le dessus. C’est ce que déplore Dominique Strauss-Kahn, le patron du Fonds monétaire international :

« C’est dangereux car il faut y songer : il n’y a pas de solution nationale à la crise mondiale. Dans une économie mondialisée, personne ne peut s’en sortir seul. »

Des intérêts très différents

Sur le principe, la plupart des Etats concernés sont d’accord, mais dans la pratique, chacun doit composer avec ses intérêts particuliers et convaincre son parlement. D’où la déception de la chancelière allemande, Angela Merkel :

« Pour ce qui est de la participation du secteur financier au coût de la crise, le gouvernement fédéral s’attendait à plus. »

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L'Allemagne aimerait que la régulation du secteur financier aille encore plus loinImage : dapd

L’Allemagne a instauré une taxe sur les banques, mais cette mesure n’a pas été étendue au niveau du G20. Côté européen, des efforts ont été fournis, notamment pour mieux encadrer les fonds spéculatifs et les agences de notation. Feront-ils des émules à Séoul ? Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est sceptique :

« Ce sera un test pour voir quel degré de coordination peut être mis en place par le G20 pour l’économie mondiale. »

Dans les faits, les différences sont encore très marquées, entre les économies des Vingt. Et la balance commerciale – c’est-à-dire la différence entre les exportations et les importations des pays – reste source de conflit. Tout comme les politiques monétaires qui divisent fortement les partisans de l'austérité et ceux de la dévaluation, comme la Chine et les Etats-Unis qui tentent ainsi de relancer leurs ventes. Les taux de change seront d’ailleurs au cœur de la présidence française du G20, qui devra montrer que le groupe reste solidaire au-delà des crises les plus sombres.

Auteurs : Henrik Böhme / Sandrine Blanchard
Edition : Sébastien Martineau