1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Gagnants et perdants

Cécile Leclerc/Marie-Ange Pioerron31 août 2009

Les élections régionales en Allemagne font bien entendu la une des journaux. Leurs résultats annoncent la couleur des élections législatives fédérales du 27 septembre prochain.

https://p.dw.com/p/JMbA
Image : AP

Les quotidiens allemands ont les yeux rivés sur la Sarre, la Saxe et la Thüringe. Car, comme le souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung, derrière chaque candidat de la CDU se cache Angela Merkel, et derrière chaque candidat du SPD se cache Frank-Walter Steinmeier, soit les deux principaux candidats au poste de chancelier lors des élections législatives du 27 septembre.

Oskar Lafontaine, Fraktionsvorsitzender von der Linkspartei, Die Linke
Image : AP

Avec la possibilité d’une nouvelle coalition rouge-rouge-verte, soit entre le SPD, le parti social-démocrate donc, die Linke littéralement la Gauche, et les Verts, non seulement en Thuringe mais aussi en Sarre, une question s’impose pour le Tagespiegel : le parti social-démocrate sort-il enfin de son gouffre ? Pas si sûr, répond le journal, c’est plutôt la Gauche qui profite du recul net de la CDU, le parti chrétien-démocrate. Car ce nouveau parti qui rassemble ex-communistes et déçus de la social-démocratie, a obtenu 21% en Saare, une première dans un Land de l'ouest de l'Allemagne.

La Süddeutsche Zeitung reconnait également que la Gauche est le véritable vainqueur de ce scrutin. Néanmoins, on a le droit de se réjouir pour le SPD qui va enfin pouvoir gouverner en Thuringe après dix années de règne du CDU. Reste que les sociaux-démocrates doivent réussir à mener des négociations avec la Gauche, et arrêter de considérer ce nouveau parti comme un rival, mais plutôt comme « la chair de sa chair ». Le SPD doit saisir sa chance et ne plus refuser catégoriquement toute alliance avec la Gauche au niveau fédéral. Selon la Süddeutsche Zeitung, Frank-Walter Steinmeier doit adopter une position claire, et affirmer que ces nouvelles coalitions rouge-rouge-verte en Thuringe et en Sarre, au niveau régional donc, sont l’occasion de tester si une telle coalition serait à l’avenir possible au niveau national dans les années à venir.

Aussenminister Frank-Walter Steinmeier spricht beim SPD Sonderparteitag in Berlin am Samstag 18. Oktober 2008.
Image : AP

De son côté, Die Welt rétorque que ni la Gauche, ni le SPD n’ont gagné, c’est plutôt la CDU qui a perdu. Le quotidien met en garde les Verts contre le danger d’une telle coalition rouge-rouge-verte. Car comment les Verts, nés des mouvements d’opposition au régime de la RDA en Allemagne de l’Est, pourraient-ils encore se regarder dans la glace, s’ils gouvernent avec les héritiers d’Honecker, cet ancien secrétaire du parti communiste ?

Dans tous les cas, ces élections régionales sont une leçon pour Angela Merkel, note Die Welt. Désormais, on sait qu’une coalition noire-jaune, entre les chrétiens démocrates et les libéraux, n’est pas gagnée d’avance lors des législatives du 27 septembre.

A propos, rappelle la Süddeutsche Zeitung : ce recul de la CDU dans trois Parlements régionaux aura des répercussions au niveau national. Car des membres des gouvernements des Länder siègent au Bundesrat, la chambre haute du Parlement allemand, l’Allemagne étant une Fédération. Logiquement, la CDU devrait passer de 36 à 33 sièges au Bundesrat, sur un total de 69 sièges. Elle ne disposerait alors plus de la majorité absolue de 35 sièges.