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Gerd Müller au contact des migrants d'Agadez

A. Kriesch/F. Quenum11 août 2016

Le ministre allemand de la coopération au développement Gerd Müller s'est rendu dans la région d'Agadez où il a visité un centre d'accueil pour migrants, créé par l'OIM. Reportage

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Gerd Müller dans le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya
Gerd Müller dans le camp de réfugiés de Dadaab au KenyaImage : Michael Gottschalk/BMZ/dpa

Jeu de dames entre Sonny Boima et une dizaine de compagnons d'infortune. C'est le seul remède contre l'ennui quotidien. Cela fait quatre mois qu'il a quitté son pays, la Sierra Léone, dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Mais le projet a échoué :

«La vie ici est tout sauf facile. Mais il n'y a pas d'autre choix. Nous sommes bloqués ici et nous essayons de voir avec l'OIM, comment nous pouvons au mieux retourner chez nous.»

Saut dans l'inconnu

100 mille migrants transitent chaque année par Agadez
100 mille migrants transitent chaque année par AgadezImage : Imago/alimdi

Au total 600 migrants attendent d'être rapatriés dans leur pays. Une épreuve difficile pour l'OIM qui cherche les moyens logistiques nécessaires. D'après les chiffres officiels, cent mille migrants passent chaque année par Agadez pour tenter de rejoindre l'Europe, mais leur trajectoire s'arrête souvent en Libye où ils sont souvent victimes de mauvais traitements. Le témoignage de Sonny Boima : «Les policiers libyens nous ont arrêtés et mis en prison. Ils ont demandé de l'argent en échange de notre libération. Grâce à ma famille, j'ai eu ce qu'il fallait pour faciliter mon retour.»

Pour le ministre nigérien des affaires étrangères Ibrahim Yacouba, son pays a besoin de soutien pour résoudre le problème de migration :

Financer le développement

Gerd Müller
Gerd MüllerImage : Bernd Riegert

«La question de la migration, c'est aussi une question de développement. Nous avons demandé à ce que l'Union européenne et les autres partenaires financent le développement et créent les conditions pour que ces jeunes restent dans leur pays plutôt que d'aller dans un exil où il y a beaucoup de difficultés. Nous avons un programme sur lequel nous voudrions être aidés et si nous sommes aidés, vous verrez que la question de la migration va être traitée. Mais c'est aussi une préoccupation pour le Niger.»

L'Allemagne est prête à soutenir les efforts de développement. Gerd Müller dit comprendre les préoccupations des candidats à l'émigration :

«Quand on regarde ces visages et que l'on parle avec ces jeunes gens, on se rend compte de ce que le manque d'espoir signifie. Ils ne demandent rien d'autre qu'un avenir sûr, du travail, de quoi survivre. La plupart ont des familles, 20, 30, 50 personnes qui fondent leurs espoirs sur eux.» Des milliers de candidats à l'émigration perdent leur vie dans la traversée du désert. Et en Méditerranée, uniquement pour le compte de cette année, trois mille personnes ont déjà péri.