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L'exemple du cacao peut inspirer d'autres secteurs

Emma Gouaille
14 juin 2019

La décision du Ghana et la Côte d’Ivoire de s’allier pour influencer les prix du cacao est une opportunité pour les pays africains d'agir ensemble pour peser dans les négociations commerciales.

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Inselstatt São Tomé und Príncipe | Kakaoanbau
Image : M. Graca

Cette décision bilatérale entre le Ghana et la Côte d'Ivoire unit leurs forces. Ces deux pays sont en effet les deux premiers producteurs de cacao dans le monde. Ils représentent maintenant plus de la moitié de la production mondiale à eux deux. Un exemple à suivre pour Mori Diané, économiste et vice-président du cabinet de conseils Amex international.

"Moi je crois que c'est une démarche impérative de la part des pays africains pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes depuis des décennies. Cela va donner plus de force à leurs équipes pour négocier, non seulement les prix de vente mais aussi les contrats. Regardez l'exemple de l'OPEC qui dure depuis les années 70 et cela en dit long sur la nécessité d'entreprendre de telles démarches", nous explique l’économiste.

L'influence dans d'autres secteurs

Dans le cas du pétrole africain, il serait difficile de rivaliser avec les pays du Golfe. Mais l'exemple du cacao est réussi parce que les deux pays sont voisins et leur poids dans l'offre mondiale leur permet d'avoir cette marge de manœuvre.

Ce modèle pourrait aussi s'appliquer au coton notamment dans l'Afrique de l'Ouest, dont la production est devenue indispensable pour la filière textile. Pour ne pas être dépendant du marché, les pays devraient alors se mettre d'accord sur un prix plancher. Mays Mouissi analyste économique gabonais évoque les principaux producteurs de coton africains.

"Pris isolément, des pays comme le Mali et le Burkina Faso malgré leur production importante ne pèsent pas mais s'ils se mettaient ensemble et trouvaient dans le cadre d'accords commerciaux un moyen d'harmoniser leur politique sur cette matière première, ils pourraient effectivement en tirer un prix beaucoup plus important".

Le défi pour l’Afrique reste celui de transformer les matières premières sur place. L'entrée en vigueur récente de la ZLEC, la zone de libre-échange, montre que le continent a choisi de développer son commerce intra-africain.