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130509 Meningitis Westafrika

Anne-Julie Martin / Audrey Parmentier13 mai 2009

La méningite fait des ravages depuis des années dans les pays ouest-africains. Pour faire face, les organisations humanitaires ont mis en place la plus grande campagne de vaccination jamais entreprise.

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Image : AP/picture-alliance / OKAPIA KG/DW-Fotomontage

Au Nigeria, plus de 2.000 personnes sont mortes de la méningite et la maladie continue de se propager également au Niger, au Burkina Faso, au Tchad et au Cameroun. En tout, plus de 40.000 cas ont été recensés, selon le docteur Gbolahan Onyiloye qui travaille pour Médecins sans Frontières. "Nous répartissons nos patients par groupes d'âge, explique-t-il. Pour les malades de plus de deux ans, nous regardons de façon générale les symptômes tels que les maux de tête, les rigidités dans la nuque et les tâches sur le visage ou dans le dos. Chez les tous petits, on prend tout de suite la température. Nous nous alarmons si la fièvre va au-delà de 38 et que nous observons des symptômes neurologiques, comme par exemple des crises d'épilepsie ou la paralysie des muscles".


La méningite qui se transmet par des virus et des bactéries réapparait continuellement dans les zones arides du Sahel africain. On observe ainsi une ceinture épidémique qui va de la Mauritanie jusqu'à l'Ethiopie. L'organisation Médecins sans frontières a lancé son plus important programme de vaccination contre la maladie au Nigéria, pour plus de huit millions de personnes.


Mais les espoirs de vaincre le fléau sont minces, comme l'explique Mark LaForce qui participe à la campagne. Beaucoup se méfient des traitements depuis que le Trovan, ce médicament testé par l'entreprise Pfizer il y a plus de dix ans au nord du Nigéria, avait fait onze morts. "C'est l'un de nos grands défis et c'est pourquoi il est si difficile de lutter contre cette maladie, déplore Mark LaForce. Et puis le vaccin utilisé actuellement est composé de polysaccharides et il ne protège d'une récidive que pendant deux à trois ans. Ce qui signifie que même si nous parvenons à vacciner un grand nombre, il y a toujours le danger qu'une la population soit à nouveau contaminée en peu de temps".


Un autre problème : c'est le manque d'argent. Même si l'Union européenne et l'Organisation Mondiale de la Santé viennent de mettre à disposition plusieurs millions de dollars, cela ne suffit pas. "Il est toujours difficile de combattre une épidémie, parce que nous sommes obligés de faire des choix terribles, car nous n'avons jamais suffisamment de vaccins pour traiter tout le monde au même moment", explique Mark LaForce


La lutte contre la méningite est une véritable course contre la montre. Si elle n'est pas traitée à temps, elle est mortelle dans la moitié des cas. La mort survient dans les 48 heures.