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Manifestation en Guadeloupe, l'expression d'un ras-le-bol

Carole Assignon
23 novembre 2021

La situation reste toujours tendue en Guadeloupe en proie à un mouvement de contestation de l'obligation vaccinale contre la Covid-19.

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Voitures calcinées après une manifestation à Pointe-a-Pitre le 21 novembre 2021.
Voitures calcinées après une manifestation à Pointe-a-Pitre le 21 novembre 2021.Image : Ricardo Arduengo/REUTERS

Les renforts de police et l'annonce d'une instance de dialogue n’ont pas permis de calmer les esprits. Derrière la colère il y a la crise sociale mais aussi un manque de confiance envers les autorités françaises. 

Lire aussi : Covid-19: des manifestants disent toujours "Non" aux mesures de restrictions
 

Un contexte délicat

Avec un fort taux de chômage (19%) et un tiers de la population qui vit sous le seuil de pauvreté selon l'Institut national de statistiques, la situation socio-économique en Guadeloupe reste difficile. 
L'obligation vaccinale, des soignants et pompiers notamment, et les conséquences que cela implique pour ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner n’a donc pas tardé à dégénérer en crise ouverte. 
Mais au-delà des questions sanitaires et économiques, c’est tout un ressenti, envers la France métropolitaine que les manifestants semblent vouloir dénoncer. 
"On a l'impression d'être les déchets de la Métropole. Et nous en avons assez. On en a marre de tout le système qu'on nous impose " précise l' un des protestataires. Un ras-le -bol qui est aussi sans doute l’expression d’une confiance perdue. 

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Lire aussi : Vaccin contre la Covid-19 : la troisième dose de trop ?

L'affaire du chlordécone

Car avant la crise de la Covid-19, il y a eu notamment le scandale du chlordécone un insecticide dont la toxicité était connue mais qui a été utilisé de 1972 à 1993 dans les bananeraies. 
Selon Santé publique France, il a contaminé les neuf dixièmes des populations de Guadeloupe et de Martinique. 
Des associations ont dénoncé les nombreuses dérogations accordées par l'Etat aux planteurs pour continuer à polluer les Antilles avec ce pesticide.
Pas étonnant donc que certains résistent aujourd’hui aux injonctions de la Métropole. En réponse à la crise actuelle émaillée de nombreuses violences, les autorités françaises optent pour la fermeté, mais pas uniquement. 
Selon Jean Castex, le Premier ministre français " l'exigence de fermeté doit aussi s'accompagner d'un dialogue nécessaire"  et il précise "c'est pourquoi j'ai décidé de créer d'abord les conditions pour répondre aux craintes des derniers professionnels soumis à l'obligation vaccinale et qui n'y ont pas encore satisfait."
Un discours qui se veut à la fois ferme et rassurant mais qui ne semble pas vraiment convaincre pour le moment. 

Le Premier ministre français Jean Castex lors d'un discours en février 2021.
Le Premier ministre français Jean Castex lors d'un discours en février 2021.Image : Stephane de Sakutin/AP/picture alliance

La Martinique aussi

L'exécutif français veut d'autant plus calmer la situation que la tension monte également en Martinique, île voisine des Caraïbes, où un appel à la grève générale lancé par 17 organisations syndicales aux revendications variées, dont la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, a conduit lundi (22 novembre) à des blocages qui ont paralysé une bonne partie de l'activité économique.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique