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Guantanamo: procès d'un terroriste présumé

10 août 2010

Un procès important non seulement pour l'accusé qui va être fixé sur la durée de sa peine , mais aussi pour Barack Obama. Le président américain engage en effet sa crédibilité dans cette procédure.

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Vue extérieure du camp de Guantanamo à CubaImage : AP

Le procès se déroule certes devant un tribunal militaire, mais il est le premier depuis l’entrée en fonctions de Barack Obama, qui avait promis de fermer le camp.

Omar Khadr, de nationalité canadienne, est arrêté en juillet 2002 en Afghanistan, après une opération militaire américaine contre une base de combattants d’Al Qaida. Au cours de ce raid, un militaire américain est tué par une grenade lancée par l’un des insurgés. Selon l’accusation, cet insurgé serait Omar Khadr. Le général John Altenburg, ancien responsable des tribunaux militaires de Guantanamo sous George W. Bush, n’en doute pas :

"

Il existe des preuves qui montrent qu’il est bien la personne qui a lancé une grenade qui a tué un soldat américain."

Une affirmation formellement démentie par l’un des avocats d’Omar Khadr, le lieutenant-colonel Jon Jackson.

Kindersoldaten - Omar Khadr
Omar Khadr (dessin réalisé au tribunal )Image : picture-alliance/ dpa

Procès d'un enfant-soldat ?

Aujourd'hui âgé de 23 ans, Omar Khadr n’avait que 15 ans lors de son arrestation. Ses avocats invoquent son jeune âge et dénoncent "le premier procès d'un enfant-soldat de l'histoire moderne". La défense a demandé que les "aveux" formulés sous la torture par Omar Khadr dans les prisons de Bagram puis de Guantanamo ne puissent pas servir de base à l'accusation. Cette demande a été rejetée par le président du tribunal. Le journaliste Spencer Ackerman a assisté aux auditions préléminaires des soldats américains gardiens dans la prison de Baghram en Afghanistan. Il estime que l'argument est justifié.

"Nous avons des témoignages selon lesquels Omar Khadr pendant sa détention à Baghram peu après son arrestation, alors qu’il était gravement blessé a été interrogé, menotté et immobilisé dans une position stressante, les mains au-dessus de la tête, fixé au cadre d’une porte."

Plusieurs soldats ont confirmé les mauvais traitements infligés à Omar Khadr. Les défenseurs des droits de l’Homme reprochent au Président Obama de maintenir les tribunaux militaires alors qu’au cours de sa campagne électorale il avait promis de fermer Guantanamo au plus tard un an après son entrée en fonctions.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Sandrine Blanchard