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La transition politique en Guinée partie pour durer ?

Etienne Gatanazi
27 décembre 2021

La date des prochaines élections n’a toujours pas été annoncée malgré la présentation d’une feuille de route au président de la transition.

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Mamady Doumbouya, à la sortie d'une réunion avec la Cédéao, le 17 septembre 2021
Image : John Wessels/AFP

La rectification institutionnelle, le cadre macroéconomique et financier, le cadre légal et la gouvernance, l’action sociale, l’emploi et l’employabilité et les infrastructures et l’assainissement. sont les cinq axes sur lesquels se base la feuille de route que le Premier ministre guinéen Mohamed Béavogui a présenté à Mamadi Doumbouya, le président de la transition. 

A (re)lire également : Guinée : décryptage du nouveau gouvernement de transition

Selon Dansa Kourouma, de la société civile guinéenne, le fait que la feuille de route n’a pas fixé la date des prochaines élections est une préoccupation dans la sphère politique guinéenne : 

"La question de la date est un élément qui alimente le débat en Guinée et il est fondamental que la durée de la transition soit une préoccupation des acteurs politiques."

Pas une priorité

Si la date de la fin de la transition qui n'est pas fixée et alimente les débats, d'autres pensent au contraire que la préoccupation des Guinéens devrait pour l’instant être la capacité d'exécution du plan mis en place par le gouvernement de transition. C'est l'avis de Faya Millimouno, président du Bloc Libéral, un parti d'opposition :

"C'est vrai que depuis le début, les gens veulent faire de la question de la date l'élément central. Dans le passé, nous avons eu les périodes transitoires. Cela a été la même chose et on est à la case départ aujourd'hui. On ne veut plus qu'il y ait une autre période transitoire. C'est pour cette raison que nous ne le prenons pas comme priorité qu'on devrait satisfaire aujourd'hui."

Déception pour la Cédéao

Actuellement, la Guinée se trouve sous un régime desanctions imposées par la Cédéao, entré en vigueur après le coup d'état du 5 Septembre dernier. Que la date de la fin de la transition n'ait pas été annoncée pourrait davantage détériorer les relations déjà tumultueuses qui existent entre la junte au pouvoir et les organisations internationales. Thierry Vircoulon est chercheur sur l'Afrique Subsaharienne :

"C'est le message qui est clairement envoyé par le pouvoir guinéen, celui que la fin de la transition n'est pas pour demain. Par contre la Cédéao et d'autres qui espéraient avoir une transition courte sont très déçus. Cela ne va pas améliorer les relations entre la junte et ces organisations internationales."

Selon la charte de la transition, ceux qui prendront part à la transition ne seront pas permis de se présenter aux élections nationales et locales qui mettront fin à la transition dont la durée n'est toujours pas fixée.