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Sous pression, la Guinée opte pour deux ans de transition

Bangaly Condé
24 octobre 2022

La junte au pouvoir en Guinée a accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans, au lieu de trois, renonçant sous la menace de sanctions imminentes de la Cédéao.

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Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire en Guinée
Le colonel Mamady Doumbouya (centre) a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant avec ses hommes le président civil Alpha Condé Image : John Wessels/AFP

La transition guinéenne prend une nouvelle tournure. 24 mois, c’est le nouveau délai de consensus entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)et la junte militaire.  Ce calendrier sera exécuté en dix étapes avant le retour à l’ordre constitutionnel. 

En première ligne, le recensement général de la population, le recensement administratif à vocation administratif d’état civil et l’établissement d’un fichier électoral fiable et incontesté.

Youssouf Leno, spécialiste des questions électorales estime qu’il est possible de dérouler toutes ces activités dans un temps record si les moyens sont mis à la disposition des techniciens formés à cet effet. 

"Quand on prend la deuxième étape de cette transition qui est le dernier administratif à vocation d’état civil elle est nécessaire c’est à partir de là qu’on peut tirer le fichier électoral, estime-t-il. Le recensement à vocation d'état civil se fait devant une machine : la personne est là, seule, on prend toutes ses informations. Ces informations permettront d’établir un fichier d’état civil fiable parce que la Guinée pour le moment ne répond pas au standard des autres pays en terme de fichier."

Sommet de la Cédéao en juillet 2022
Les présidents sénégalais et togolais lors d'un sommet de la Cédéao en juillet 2022 sur les transitions politiques au Mali, au Burkina Faso et en GuinéeImage : FRANCIS KOKOROKO/REUTERS

Besoin d'une nouvelle constitution 

Autres étapes de la transition, l’élaboration d’une nouvelle constitution, la mise en place des institutions issues de la constitution et l’organisation graduelle des élections référendaires locales et présidentielles.

Concernant la nouvelle constitution, l'analyste politique Alpha Mamadou Diallo soutient que ce processus ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Il invite les membres du conseil national de transition de s’inspirer de la constitution de 2010  et de renforcer les intangibilité. 

Des manifestatants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC)
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) appelle depuis plusieurs mois à manifester pour réclamer un retour rapide des civils au pouvoir et la libération de tous les prisonniers politiquesImage : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

"Selon moi, il n’y a avait pas beaucoup à faire parce que l’une des meilleures constitutions de notre pays c’est celle de 2010. Mais elle n’avait pas été soumise au référendum plutôt par le CNTd’alors. Il faut retravailler cette constitution presque tout. Il faut ajouter aussi d’autres valeurs. Si vous regardez la constitution de 2010 et celle de Alpha Condé de mars 2020 elles ne se prononçait sur certaines libertés fondamentales", indique le spécialiste. 

Pour l'instant, certaines coalitions de partis politiques n’ont pas encore adhéré à cette proposition de 24 mois de la transition. Elles déclarent n’avoir pas été associées.

Ce chronogramme devrait être discuté lors du prochain sommet des chefs d'États de la Cédéao prévu au mois de décembre à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. 

Transition de deux ans en Guinée