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Histoire de charte

5 août 2010

A la une de la presse : les 60 ans de la charte de l'association des réfugiés allemands. L'association des réfugiés allemands commémore l'événement en présence du Ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

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Des Allemands expulsés de Pologne après la guerre.Image : dpa

Après la Seconde guerre mondiale, plusieurs milliers d'Allemands avaient été expulsés d'Europe de l'Est, des territoires annexés pendant la guerre par Hitler. Faut-il célébrer la rédaction de cette charte, 60 ans après ? Les journaux sont divisés.

Die Welt reconnaît que cette charte est dépassée. Car lors de sa rédaction en 1950, les Allemands expulsés d'Europe de l'Est ont fermé les yeux sur les crimes nazis. Ils ont cependant eu le courage de regarder vers l'avenir et de souhaiter reconstruire une Europe libre et unie. Et c'est une bonne raison de commémorer la charte, pour Die Welt.

Deutschland Erika Steinbach Bund der Vertriebenen
Erika Steinbach est la présidente de l'association des réfugiés allemands.Image : AP

La Süddeutsche Zeitung ne l'entend pas de cette oreille. Dans la charte, les expulsés allemands disent renoncer à toutes représailles, mais avaient-ils seulement le droit de se venger ? Pour le journal, les Tchèques et les Polonais ont eu raison de chasser les Allemands de leur territoire à la fin de la guerre, quand on sait que la plupart s'y étaient installés avec l'invasion d'Hitler. En outre, dans leur charte, les réfugiés déclarent qu'ils sont ceux qui ont le plus souffert en cette période. C'est une réelle insulte aux victimes de l'Holocauste, s'insurge le quotidien munichois. Pas étonnant qu'avec un tel texte fondateur, l'association des réfugiés allemands ne reçoive que peu de soutien aujourd'hui dans la société allemande.

De son côté, die tageszeitung regrette que cette association tombe à nouveau dans le populisme. Il est fini le temps où Erika Steinbach, sa présidente, se comportait en défenseur des droits de l'homme universels. En célébrant leur charte, les anciens expulsés oublient qu'ils ont dû émigrer à cause de la guerre et de la politique d'Hitler. Aujourd'hui, ils condamnent le régime national-socialiste, avant de s'empresser de relativiser ses crimes, déplore le journal.

Aussenminister und Vizekanzler Guido Westerwelle
Guido Westerwelle a annoncé hier vouloir approfondir les relations de l'Allemagne avec l'Amérique Latine.Image : AP

La Frankfurter Rundschau revient de son côté sur la déclaration faite hier par le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui souhaite renforcer les relations de l'Allemagne avec les pays d'Amérique Latine. Il est vrai que le marché sud-américain est très intéressant pour les entreprises allemandes qui investissent dans les énergies renouvelables ou les technologies environnementales. Mais l'Allemagne se réveille un peu tard, note le journal, car les pays d'Amérique Latine connaissent un boom économique depuis plusieurs années déjà. Personne là-bas n'a attendu l'Allemagne.

Le journal en profite pour critiquer Berlin qui compte développer une politique culturelle en Amérique Latine – tout en réduisant le budget des Institut Goethe, ces instituts culturels allemands présents dans le monde entier.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sandrine Blanchard