Hugo Chavez est mort, le Venezuela en deuil

Le vice-président vénézuélien Nicolas Maduro, héritier désigné par Hugo Chavez lui-même, était pratiquement en larmes quand il a annoncé ce mardi soir la nouvelle de la mort de celui que les Vénézuéliens avaient surnommé el Commandante, c'est-à-dire le commandant : « Aujourd'hui 5 mars à 16h 25 est mort notre commandant-président Hugo Chavez  Frias ». Une nouvelle  ressentie par de nombreux Vénézuéliens comme un coup de massue. Dans les rues de Caracas, la capitale et ailleurs dans le pays, on savait le président gravement malade, mais on croyait encore au miracle, un miracle qui ne s'est finalement pas produit et les Vénézuéliens ont du mal à croire que leur président est bien mort.

Réactions à travers le monde

Depuis l'annonce de la mort d'Hugo Chavez, les réactions fusent des quatre coins du monde. La quasi-totalité des pays d'Amérique latine, à l'instar de la Bolivie, de l'Equateur ou du Brésil sont sous le choc de la disparition de celui qui était jusque là le nouveau porte-étendard du socialisme latino-américain. Pour le bolivien Evo Morales, « c'est toute la Bolivie qui se trouve détruite par le décès Hugo Chavez ». Cuba, pays sous perfusion des pétro-dollars vénézuéliens, a décrété trois jours de deuil national et rappelé les liens très étroits qui unissaient Fidel Castro et son héritier politique. Pour sa part Barack Obama a tenu à renouveller le soutien des Etas-Unis aux Vénézuéliens. Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle dit souhaiter que le Vénézuela entame une nouvelle ère après la mort d' Hugo Chavez. L'Iranien  Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui rendu hommage à un martyr qui a  servi son peuple et protégé les valeurs humaines et révolutionnaires.

Des acquis sociaux sous Chavez

Adulé par les uns, détesté par les autres, Hugo Chavez aura marqué pendant 14 ans la vie politique de son pays. Arrivé au pouvoir en 1999 par les urnes,  il se fera réélire  lors des différents scrutins, sans doute en partie grâce à sa politique sociale très appréciée au sein de la classe populaire. L'accès à l'éducation, à la santé ou à l'eau potable n'est pas un simple slogan au Venezuela mais une réalité. Grâce à la manne pétrolière, Hugo Chavez a réussi à hisser son pays au 4e rang des puissances économiques d'Amérique latine derrière le Brésil, le Mexique et l'Argentine. Mais ses adversaires politiques lui reprochent son populisme, son autoritarisme ainsi que l'instrumentalisation de la justice et autres appareils de l'Etat.

Période d'incertitude

Les autorités vénézuéliennes ont annoncé qu'une élection présidentielle serait organisée dans un délai de 30 jours. On ignore cependant si le scrutin aura effectivement lieu d'ici un mois ou si sa date sera fixée d'ici 30 jours. Tout compte fait, c’est une période d’incertitudes qui s’ouvre avec la mort d' Hugo Chavez. L'état-major de l'armée a rapidement prêté allégeance à Nicolas Maduro, chef d'Etat par intérim jusqu'à l'élection présidentielle. Henrique Capriles, chef de file de l’opposition, a lui aussi lancé un message d'apaisement en invitant les Vénézuéliens à l'unité malgré les profonds clivages provoqués au sein de la société par la personnalité et la politique d'Hugo Chavez.

Popularité en Afrique

En Afrique, on considère généralement que Hugo Chavez était un homme courageux, qui s'est opposé à l'impérialisme et à l'exploitation, par les nations riches du Nord, des ressources naturelles des pays du Tiers-Monde. Ecoutez ci-dessous le témoignage de Benoît Moundele-Ngollo, le Maire de Brazzavile, capitale de la République du Congo.