1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Il manque encore beaucoup d'argent au G5 Sahel

Mamadou Lamine Ba
6 novembre 2018

Plus de 400 millions d'euros ont été promis pour financer la force militaire du G5 Sahel. Mais à ce jour, les trois quarts de ces fonds n'ont toujours pas été décaissés selon les conclusions du sommet sur le G5 Sahel.

https://p.dw.com/p/37m9w
Niger Maman Sambo Sidikou
Image : DW/M. Lamine Ba

414 millions d’euros ont été promis lors de la conférence des donateurs qui s'est tenue le 23 février dernier à Bruxelles pour financer la force conjointe du G5 Sahel. Mais à ce jour, seul quatre-vingt-treize millions ont été mobilisés. Qu’est ce qui explique le retard dans la mise à disposition de ces fonds ? 

Serge Daniel, journaliste écrivain basé au Mali, parle de conflit d’intérêts. "Sur le papier, les fonds sont quasiment mobilisés mais le problème, c’est dans le G5 Sahel. Vous savez que l’Arabie saoudite a donné cent millions d'euros au G5, or la France veut gérer cela. Les Africains ont créé à Bamako un fonds fiduciaire en disant non, ce n’est pas à eux de gérer ça, c’est à nous de le gérer. Donc, ça pose problème, les fonds saoudiens posent problème. Disons clairement les choses", observe le journaliste. 

Pour sa part, Maman Sambo Sidikou, secrétaire permanent du G5 Sahel, évoque des lenteurs administratives. "Le problème de fond, c’est que ce sont des bureaucraties qui sont en action. Nous le savons tous. Les instruments de nos partenaires sont absolument lents. Il faudra revoir les choses", lance Maman Sidikou. 

 

Faire pression sur les pays donateurs 

 

A l'en croire, le retard accusé dans la livraison des financements promis a des conséquences sur le terrain. Parallèlement, une action diplomatique est engagée. "Cela retarde par exemple la fourniture des équipements mais nous travaillons aussi énormément pour faire rentrer de l’argent. Je vous dirais qu’en ce moment, une offensive diplomatique majeure est lancée par nos chefs d’Etat et les ministres des Affaires étrangères pour aller vers les pays qui ont fait ces annonces et pour accélérer cela", explique le secrétaire permanent du G5 Sahel. 

Pour accompagner les initiatives politiques, la société civile allemande appui les forces de défenses à travers la formation. "On a établi une école de défense. Et là, tous les militaires prennent des cours, pas seulement pour l’entrainement militaire mais aussi par rapport aux droits de l’homme, à l’acceptation des actions des militaires par la population", renseigne Gerhard Wahlers, secrétaire général de la Fondation politique allemande Konrad Adenauer.  

Les diplomaties des cinq pays membres du G5 sahel ont décidé de faire un plaidoyer pour la libération des fonds. Les bailleurs ont promis de verser une nouvelle partie des fonds à la mi-juin 2019.