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Il ne faut jamais dire jamais...

Christophe Lascombes9 janvier 2009

Les journaux allemands d'aujourd'hui reviennent encore sur le conflit gazier russo-ukrainien, mais aussi sur la nationalisation partielle de la deuxième banque allemande.

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La crise financière mondiale n'épargne pas non plus la soi-disante solidité bancaire de l'Allemagne.Image : bilderbox.com

L'entrée de l'Etat fédéral au capital de la Commerzbank éveille le scepticisme de die Welt. Pendant des décennies, l'Etat a renoncé à jouer un rôle actif dans les affaires économiques, fondant ainsi le succès économique de l'Allemagne. Si Berlin viole cette règle pour sauver de la déroute l'une des plus grandes banques du pays, cette intervention doit alors être courte et l'Etat doit se garder de prendre trop d'influence sur la direction de l'établissement bancaire.

Symbolbild Verschwendung öffentlicher Gelder
Certains craignent que l'Etat fédéral ne jette une fois de plus l'argent public par les fenêtres...Image : picture-alliance / dpa

C'est une débâcle incroyable, pour citer la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Outre les autres garanties apportées au secteur bancaire, l'Etat allemand injecte plus de 18 milliards d'euros dans la Commerzbank. Mais la Bourse n'évalue cet établissement qu'à hauteur de 3 milliards. Une partie de cet argent public va tout bonnement passer au chapitre des pertes sèches. En clair : la banque finance avec les deniers publics l'acquisition, impossible autrement, d'une autre banque dont les risques de pertes ont été gravement sous-estimés. C'est là une grossière erreur de management qui ne restera pas sans conséquences. Le quotidien de Francfort revient aussi en première page sur les négociations entre l'Ukraine et la Russie au sujet de leur différent gazier.

Dossier Gasstreit 3
Normalement, la « Guerre Froide » du gaz entre Kiev et Moscou devrait bientôt trouver sa solution.Image : picture-alliance/ dpa

L'occasion pour la Frankfurter Rundschau de s'étonner du style avec lequel est mené ce différent. Les Slaves entretiennent une curieuse culture de la négociation. Après s'être copieusement insulté et menacé, on s'asseoit autour d'une même table, comme les patrons de Gazprom et de Naftogas l'ont fait hier à Bruxelles pour convenir tout de suite de l'envoi d'observateurs européens en Ukraine. La Russie promet même de reprendre ses livraisons. Ouf, on voit le bout du tunnel.

Erdgaspipelines im europäischen Raum
Le labyrinthe des gazoducs russes sur le continent illustre la dépendance de l'Europe par rapport à Moscou.Image : AP

Une analyse que ne partage pas la Süddeutsche Zeitung qui prévient contre le danger d'une trop grande dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. De fait, le labyrinthe des gazoducs illustre l'un des défauts de construction de l'Europe et contient en germe une menace potentielle pour la stabilité, voire la paix sur le continent. Toute crise du gaz enfonce un peu plus le coin de la partition. La solution ? Une plus grande indépendance par rapport à la Russie pour les matières premières et un système d'aide mutuelle d'urgence en termes d'énergie. L'Europe doit enfin comprendre la leçon et assurer sa stabilité à long terme. Avec des sources d'énergie en Asie centrale et en Afrique du Nord, plus aucun pays ne pourra alors être isolé au sein de l'Union Européenne.