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Il ne faut pas vendre la peau de la crise...

Jean-Michel Bos13 novembre 2009

Faut-il croire les publications économiques qui annoncent la fin de la récession? Des publications reprises par les politiques qui, suivant la méthode d'Emile Coué, annoncent officiellement la fin de la crise

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Image : picture-alliance/Bildfunk

Non, la crise n'est sans doute pas finie et nous sommes sans doute ici dans une forme d'autosuggestion destinée plus à rassurer qu'à donner une vision sincère de la situation. Ainsi, en effet, depuis un mois environ, la crise économique est officiellement terminée en Grande-Bretagne. Etonnant quand on sait que ce pays est toujours en récession au troisième trimestre.

L'élément nouveau, c'est malgré tout la publication aujourd'hui d'une première estimation d'Eurostat, l'Office européen des statistiques, qui annonce que la zone euro est sorti de la récession au troisième trimestre. Puisque son PIB a progressé de 0,4%. D'ailleurs, si on prend l'Union européenne dans son ensemble, les économies européennes sont aussi sorties de la récession puisque toutes confondues, elles ont progressé – faiblement puisqu'il s'agit d'une hausse de 0,2% - mais c'est tout de même la première reprise positive après cinq trimestres consécutifs de recul.

La première reprise depuis cinq trimestres : en étant positif, peut-on tout de même dire qu'il s'agit bien de la fin de la crise?

C'est une question de point de vue. Mais il ne faut tout de même pas oublier que nous sommes loin d'avoir retrouvé les niveaux d'avant la crise. Si on reprend la zone euro, l'économie des seize pays européens qui la constitue s'est contractée de 4,1% en une année. Au rythme du dernier trimestre, cela signifie qu'il faudra attendre la fin 2012 pour retrouver les niveaux d'avant la crise.

Même chose pour l'Allemagne d'ailleurs dont l'économie s'est certes relevée plus vite que prévue - encore une fois grâce à ses exportations. Mais la faible reprise du troisième trimestre - 0,7% - laisse présager une longue convalescence.

Malgré tout, le président du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a annoncé que 2010 sera l'année de la reprise.

C'est vrai mais en même temps, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a annoncée que l'économie mondiale sera confrontée en 2010 à de sérieux obstacles et notamment à un chômage à grande échelle dans les pays développés. Finalement, la crise économique c'est un peu comme la grippe A. Tous les experts se contredisent et le public n’y comprend plus rien.