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Il y a un an, la répression dans le Xinjiang

5 juillet 2010

Le 5 juillet 2009, des violences éclataient dans le Xinjiang. Des membres de la minorité ouighoure, musulmane et turcophone, se rebellent contre la domination des Hans. Les émeutes sont réprimées dans le sang

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Le 5 juillet 2009, à UrumqiImage : AP

Officiellement, près de 200 personnes sont tuées et 1700 autres blessées. Près de 200 personnes ont depuis été condamnées par la justice chinoise à la peine capitale et neuf ont effectivement été exécutées.

Ce qui a prévalu, au départ, à l'éclatement des violences, c'est le ressentiment des Ouighours, dominés de longue date par les Hans. Ensuite des Hans armés de barres de fer et d'armes blanches veulent se venger, et c'est l'escalade ; la répression par les forces de l'ordre dépêchées par Pékin fait, vous l'avez dit, au moins 200 morts d'après le bilan officiel, vraisemblablement en-deçà de la réalité.

Pourquoi ces tensions interethniques?

La province, située dans le nord-ouest de la Chine, est immense. Elle recouvre 1/6è du territoire chinois et est frontalière de l'Afghanistan et d'anciennes républiques musulmanes de l'Union soviétique : le Kazakhstan, le Tadjikistan et le Kirghizstan. En 1990, quand ces anciennes républiques d'URSS obtiennent leur indépendance, les velléités indépendantistes du Xinjiang se font plus fortes et des troubles éclatent. Plusieurs dizaines de personnes sont tuées. Sous couvert de lutte anti-terroriste après les attentats de New York en septembre 2001, le pouvoir central chinois renforce surveillance et répression et tient la région et sa capitale, Urumqi, d'une main de fer.

China Jahrestag Unruhen in Xinjiang Polizei in Urumqi
Un an après, les patrouillesImage : AP

Quel intérêt pour Pékin ?

Garder le Xinjiang dans le giron chinois est bien sûr primordial pour la cohésion du pays. Mais surtout, bien que reculé et aride, le Xinjiang abrite la principale réserve d'hydrocarbures du pays. C'est pourquoi le pouvoir central a lancé dans les années 1990 une vaste campagne de développement dans la région, ce qui a permis aux Hans de s'y implanter massivement.

Calme inhabituel à Urumqi

40 000 caméras de surveillance ont été installées et plusieurs centaines de policiers anti-émeute patrouillent dans les quartiers à majorité musulmane pour éviter de nouveaux troubles. Les témoins interrogés sur place affirment toutefois, sous couvert d'anonymat, que la situation ne s'est pas améliorée depuis 2009 et ils font toujours état de larges discriminations.

Amnesty International réclame une enquête indépendante sur les violences de l'an dernier à Urumqi. L'ONG estime que les informations officielles fournies par Pékin sont très lacunaires.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Marie-Ange Pioerron