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Il y a un an, le « miracle » chilien

13 octobre 2011

Le 13 octobre 2010, 33 mineurs chiliens revoyaient la lumière du jour, 69 jours après avoir été ensevelis à 700 mètres sous terre. Un sauvetage suivi en direct par des millions de téléspectateurs dans le monde entier.

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Les 33 rescapés de la mine aux côtés du président PiñeraImage : AP

Les mineurs étaient bloqués depuis 69 jours au fond de la mine d’or et de cuivre de San Jose. Certains n'ont pas hésité à évoquer le « miracle » de leur sauvetage. Si ce n’en est pas un, c’est en tout cas une performance technique de la part des ingénieurs qui ont foré un passage vers le refuge des 33 hommes à 700 mètres sous la terre et conçu une nacelle de sauvetage, baptisée « Phoenix », pour les remonter un à un, sain et sauf.

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Luis Urzua, dernier mineur sauvé le 13 octobre 2010Image : AP

Des héros malades

Aujourd'hui, le Chili fête ses « héros ». Mais un an plus tard, la vie quotidienne des rescapés ne s'est pas améliorée pour autant. Après la fermeture de la mine de San José, environ la moitié des survivants ont finalement obtenu une petite pension. Au moment du drame, l’un des mineurs ensevelis, José Ojeda Vidal, avait écrit sur un bout de papier devenu célèbre : « Tous les 33 vont bien ! ». Aujourd’hui, Ojeda Vidal souffre du diabète, plusieurs de ses compagnons souffrent d’insomnie et de maladies nerveuses et psychiques. D’autres encore sont atteints de pneumoconiose, leurs poumons ne fonctionnent qu’en partie après avoir des années durant respiré la poussière de cuivre. 15 sont au chômage et quatre travaillent à nouveau en tant que mineurs dans une autre mine chilienne. Seuls cinq des 33 héros fêtés aujourd’hui ont tiré des avantages matériels et financiers du drame de San Jose.

Des conditions de travail toujours mauvaises

Malgré de nombreuses promesses des responsables politiques, les conditions de travail et de sécurité dans les mines chiliennes ne se sont guère améliorées. Samedi dernier encore, un mineur de fond, employé sans contrat, est mort après un éboulement dans une mine du sud du pays. Sa mort vient allonger la liste de dizaines d’autres décès ces dernières années sans que l’opinion publique internationale en ait été informée.

Le président chilien Sebastián Piñera se voit aussi confronté à un bilan peu glorieux. Alors que le sauvetage des mineurs lui avait valu l'an dernier une côte de popularité inespérée (plus de 80 % de la population étaient derrière lui), aujourd’hui, sa côte a baissé plus de 60%. Il doit notamment faire face au mouvement des étudiants en colère qui manifestent massivement pour obtenir de meilleures conditions d’études.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Anne Le Touzé