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Incertitudes au Mozambique

Konstanze von Kotze25 octobre 2013

Parmi les sujets africains abordés par la presse allemande cette semaine : la Renamo qui menace la paix au Mozambique, la situation en République centrafricaine et l'Union européenne face à sa politique migratoire.

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Les accrochages entre militaires et ex-rebelles se sont multipliés cette semaine faisant craindre une reprise des hostilitésImage : picture-alliance/dpa

Au Mozambique, les anciens rebelles de la Renamo (la résistance nationale mozambicaine) refont parler d'eux et menace la paix dans ce pays d'Afrique australe aux exportations florissantes. La phrase qui revient le plus souvent dans les différents articles des journaux allemands, c'est celle prononcée en début de semaine par le porte-parole de la Renamo, Fernando Mazanga : "la paix est terminée dans le pays".

Pour la Berliner Zeitung les récents accrochages entre les ex-rebelles et l'armée mozambicaine ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase car en réalité cela fait déjà un certain temps que les relations entre le pouvoir et les ex-rebelles se sont détériorées. La Renamo, qui est donc passée du statut de rébellion à celui de principal parti d'opposition, reproche au pouvoir de ne jamais vraiment avoir pris au sérieux l'accord de paix signé à Rome en 1992. Elle accuse notamment le Frelimo, qui est aux commandes depuis l'indépendance du pays dans les années 70, de régner sans partage grâce notamment à une loi électorale qui lui est nettement favorable. Et puis la Renamo réclame aussi une plus grande intégration de ses anciens combattants au sein de l'armée régulière sans oublier sa part du gâteau dans les énormes bénéfices que tire le gouvernement des exportations de matière premières comme le gaz et les minerais.

Mosambik Krise Präsident Armando Guebuza mit Soldaten 24.10.2013
Le président Armando Guebuza, aux commandes depuis 2005Image : Ferhat Momade/AFP/Getty Images

Soutiens perdus

La Renamo a-t-elle pour autant les moyens de reprendre les armes ? La Berliner Zeitung note que son chef, Afonso Dhlakama, a toujours dit et répété qu'il ne tenait pas à provoquer une nouvelle guerre civile dans son pays. Les experts estiment de leur côté que la Renamo n'a tout simplement pas suffisamment de moyens logistiques pour se lancer dans un affrontement avec le pouvoir. die Tageszeitung rappelle à ce propos que la Renamo a combattu le Frelimo pendant 17 ans à partir de 1975, année de l'indépendance. Elle était en cela massivement soutenue par le régime de l'apartheid qui régnait à l'époque en Afrique du Sud, voisine du Mozambique. Lorsqu'en 1990, ce régime a commencé à se réformer, les temps sont devenus plus difficile pour la Renamo. Deux ans plus tard, l'accord de paix de Rome était signé. Depuis, les tensions ont toujours existé, souligne le quotidien. Si les affrontements armés devaient véritablement reprendre, ils briseraient à coup sûr les espoirs de voir le Mozambique devenir un paradis pour les investisseurs.

Chaos en République centrafricaine

Zentralafrikanische Republik Vereidigung Michel Djotodia
Michel Djotodia, un président impuissantImage : STR/AFP/Getty Images

La RCA a fait l'objet d'un article dans la Neue Zürchner Zeitung de vendredi dernier. Un article on ne peut plus pessimiste sur l'avenir d'un pays qui sombre dans la violence et l'anarchie. Voilà six mois que Michel Djotodia s'est autoproclamé président de la Centrafrique et voilà six mois que la situation empire de jour en jour. En-dehors de la capitale Bangui, les autorités sont à peine visibles et le reste du pays semble contrôlé par les milices armées de la Séléka dont les rangs grossissent à vue d'oeil. Le journal cite notamment le rapport d'une antenne de l'organisation Médecins sans frontières, basée dans l'ouest du pays. Rapport qui fait état de villages incendiés, d'exécutions sommaires, de meurtres ciblés et selon lequel la détresse des populations qui fuient les violences est immense. Or, depuis son arrivée au pouvoir, on ne peut pas dire que Michel Djotodia ait entrepris grand chose pour empêcher le pays de tomber dans le chaos. Quant à la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, elle est tout simplement dépassée par les évènements sans compter que peu de Centrafricains lui font confiance.

L'Europe face au casse-tête de Lampedusa

Après le naufrage début octobre de centaines de migrants non loin des côtes de Lampedusa, l'Union européenne cherche toujours des solutions pour faire face à l'afflux de réfugiés qui viennent notamment du continent africain. "La Méditerranée ne doit pas devenir une fosse commune" s'exclame Cecilia Malmström, invitée à s'exprimer dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung alors que les dirigeants européens se cassent la tête sur la réforme de leurs politiques migratoires. Pour la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, l'une des priorités est de renforcer les pouvoirs de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes. Renforcer ses pouvoirs pour que les patrouilles puissent mieux contrôler les eaux méditerranéennes et intervenir plus rapidement en cas de naufrage. Cecilia Malmström demande aussi que le Conseil européen intensifie le dialogue avec les pays d'origine et de transit des migrants et notamment avec la Libye.

La démographie dans la balance

Au-delà des mots, un reportage paru jeudi dans die Zeit éclaire l'action de migrants africains, réfugiés depuis des mois dans une église de Hambourg et qui tentent d'attirer l'attention sur leur sort avec plus ou moins de succès. Enfin, toujours au sujet de la politique migratoire, un article de der Tagesspiegel s'intéresse à l'aspect démographique de la question en se penchant sur le cas de l'Ouganda, l'un des pays africains où la croissance de la population est la plus spectaculaire. Il serait bon que cet aspect démographique revienne au centre des débats pour l'heure très émotionnels, sur les politiques migratoires et ce, tant au niveau des gouvernements africains qu'au niveau de la communauté internationale. Car si certains, notamment parmi les investisseurs occidentaux, voient dans la croissance de la population de nouveaux marchés à conquérir, d'autres ne voient pas bien comment des habitants sans perspective, sans emploi, sans éducation peuvent se transformer en consommateurs.

La sexualité, une affaire privée

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L'Ouganda fait encore partie des pays qui tolère voir encourage les discriminations contre les homosexuelsImage : picture-alliance/dpa

Un article paru mardi dans la Frankfurter Allgmeine Zeitung s'intéresse au combat des homosexuels dans ce pays, un sujet des plus sensibles comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres Etats du continent. La Faz relève que malgré une législation extrêmement répressive à l'encontre des homosexuels, le président Yoweri Museveni ne s'est lui même que rarement prononcé sur la question. Il navigue entre les différents partis et affirme que ce qui touche à la sexualité doit rester dans le domaine du privé. Lui même qui est marié depuis 39 ans n'a par exemple jamais embrassé sa femme en public ou devant ses enfants. Les choses pourraient d'ailleurs évoluer pour des questions d'argent. Le budget de l'Etat en Ouganda est financé à hauteur de 80% par l'aide internationale et les bailleurs de fond ne voient pas d'un bon oeil la criminalisation de l'homosexualité.