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Indignation en Allemagne après les incendies en Grèce

Julien Méchaussie
10 septembre 2020

La classe politique affiche son indignation après les incendies qui ont ravagé le camp de Moria et aggravé encore plus les conditions de vie de 12 000 migrants sur l’Île de Lesbos en Grèce.

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Brand in Flüchtlingslager Moria auf Lesbos
Image : picture-alliance/dpa/S. Baltagiannis

Si l’Allemagne propose de répartir au sein de l’Union européenne les réfugiés, nombre de voix s’élèvent pour agir dans l’urgence et accueillir le plus rapidement ces personnes en immense détresse. Mais, si certains Länder sont déjà prêts à aider, il en va autrement du gouvernement fédéral.  

"Une catastrophe pour les gens, un désastre pour la politique", dit le journal du soir de la ZDF, la seconde grande chaîne de télévision publique allemande. Dans le viseur, le gouvernement d’Angela Merkel qui par la voix de son ministre de l’intérieur, Horst Seehofer, a répété ces derniers mois, son refus d’accueillir desréfugiés de Moria, malgré la volonté affichée de certains Länder de prendre en charge ces personnes. Joachim Stamp, ministre de l’intégration du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a pris les devants, mercredi, face à l’urgence. Nous avons touché le fond, la situation est dramatique et nous devons aider tout de suite ces personnes à se loger et à se nourrir. En tant que Land, nous avons confirmé au gouvernement grec notre volonté d’apporter une aide financière. Mais, si la solution ne peut se trouver qu’au niveau européen, nous sommes prêts de notre côté, à accueillir 1000 personnes en grand danger", dit Joachim Stamp.

Toute l'Allemagne mobilisée

La Basse-Saxe a également fait part de ses capacités à accueillir 500 réfugiés, en plusieurs étapes. Et l’opposition met la pression sur Berlin, notamment les Verts, par la voix de Claudia Roth, vice-présidente du Bundestag. "C’est du ressort du pays qui a, en charge, la présidence du Conseil de l’Union européenne, de mettre enfin un terme à cette course à la mesquinerie qui se fait sur le dos de celles et ceux qui ont tout perdu", s'indigne Claudia Roth.

Des migrants poussés dans la rue après les incendies qui ont ravagé leur camp
Des migrants poussés dans la rue après les incendies qui ont ravagé leur campImage : picture-alliance/dpa/S. Baltagiannis

Membre du groupe des chrétiens-démocrates au parlement européen, Elmar Brock appelle, lui à une solution européenne :

"Bien sûr, on peut toujours dire que l’Europe ne fait pas assez. Mais il y a des mesures qui sont sur la table en matière de demandes d’asile et il est urgent de les appliquer. Nous devons enfin trouver un compromis pour répartir les réfugiés parmi les états membres de l’Union. Quitte à les aider financièrement."

La balle est désormais dans le camp d’Angela Merkel et de son ministre de l’intérieur. Et pour le secrétaire général du SPD, le partenaire de coalition de la CDU," il n’y a plus d’excuses".

Incendies dans un camp de migrants, l'Allemagne indignée

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté spontanément dans plusieurs villes pour exiger des autorités de prendre en charge des migrants.  "Droit de séjour, partout, personne n'est illégal" ou encore "nous avons de la place" ont scandé des manifestants à Berlin, Hambourg, Hanovre ou encore Münster.

Ces dernières années, le camp de Moria a été décrié pour son manque d'hygiène et son surpeuplement par les ONG qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d'asile les plus vulnérables vers le continent.

 L'île de Lesbos, d'une population de 85.000 personnes, a été déclarée en état d'urgence mercredi matin.