Installer un hôpital à la place d’une forêt classée, l’idée irrite au Burkina | PROGRAMME | DW | 04.05.2019
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Installer un hôpital à la place d’une forêt classée, l’idée irrite au Burkina

C’est une histoire digne d’un film de gangsters. Elle se déroule à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso. Dans cette ville, les autorités municipales avaient autorisé le ministère de la Santé à utiliser 30 hectares d’une forêt pourtant classée depuis 1936 pour construire un hôpital : la forêt de Kua. Et c’est sans l’accord du ministre de l’environnement. Les environnementalistes eux, sont en colère.

(Ecoutez ou téléchargez le "magazine environnement" en cliquant sur l'image ci-dessus).

 

Le ministère de l’Environnement s’oppose au projet, mais le maire de Bobo Dioulasso hésite à revenir sur sa décision. Une idée absurde pour certains, dans un pays à la fois désertique et semi-désertique suivant les régions.

L’hôpital de 500 lits doit être construit par la Chine dans le cadre de la reprise des relations diplomatiques entre Pékin et Ouagadougou en mai 2018.

La colère des environnementalistes

Des organisations de la société civile s'insurgent contre l’idée et décident de ne pas rester les bras croisés. C’est le cas d’Emmanuel Diabouga, un forestier à Bobo Dioulasso, membre de l’initiative qui défend la forêt de Kua.

Nos tentatives pour joindre le maire de Bobo Dioulasso sont restées pour l’instant vaines. Selon le maire Birahima Sanou, cité par la presse, cinq sites ont été proposés aux Chinois chargés de construire l’hôpital. Et le site retenu est celui de 30 hectares, situé dans la forêt de Kua.

Alexis Nagalo, un juriste environnementaliste veut apporter son soutien à une pétition qui a été lancée pour soutenir les communautés riveraines qui souhaiteraient avoir cet hôpital de référence de 500 lits, mais pas à cet endroit.

Le maire de Bobo prétend lui qu'il n’a fait qu’appliquer une requête de dé-classification du ministère de la Santé adressée à son conseil municipal.

Dysfonctionnement au sommet de l’Etat

Cette affaire démontre non seulement le non-respect de l’environnement et des communautés riveraines mais aussi un manque de coordination au sein de l’exécutif. Des failles que des juristes comme Alexis Nagalo comptent utiliser pour empêcher la décision du maire devant la justice.

Les organisations de protection de l'environnent accusent la mairie de vouloir détruire la réserve, riche en biodiversité.

Dans un courrier adressé au maire, le ministre de l’Environnement écrit qu’un "conseil municipal n'a ni le pouvoir ni l'autorisation de déclasser tout ou une partie d'une forêt classée de l'État et encore moins d'en changer la destination".