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Irak:un bilan au premier anniversaire de la guerre

19 mars 2004

- Le bilan de l'intervention des forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak est, avec le Kosovo, l’un des thèmes internationaux le plus souvent abordé dans la presse allemande ce vendredi, à la veille du premier anniversaire de la guerre déclenchée contre le régime de Saddam Hussein...

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Bagdad, illuminé par des missiles, une nuit de mars 2004
Bagdad, illuminé par des missiles, une nuit de mars 2004Image : AP

‘ Un an après le début d’une « Blitzkrieg », d’une guerre - éclair , le bilan devrait être bien différent de celui que l’on doit dresser, constate le quotidien de Düsseldorf 'HANDELSBLATT.’ C’est la paix qui devrait régner en Irak et non pas la guerre civile. Un sentiment positif face à la vie et pas l’angoisse face à la terreur. Mais pour trouver des aspects positifs en Irak, il faut chercher longtemps. Et les choses pourraient bien empirer: la coalition déjà fragile, parce que rongée par le doute, se désagrège plus rapidement que prévu. C’est fatal pour l’Irak, indépendamment de l’avis que l’on puisse avoir sur cette guerre. Car, avec la meilleure volonté possible, les Irakiens semblent encore être loin de pouvoir eux-mêmes rétablir l’ordre’, conclut l’éditorialiste.

‘Les Etats-Unis, aujourd’hui, ne sont pas plus sûrs, mais plus vulnérables que jamais estime le journal SAARBRÜCKER ZEITUNG. En Irak, les Américains sont des cibles vivantes pour les musulmans fanatiques, tandis qu’à la maison les moyens manquent pour protéger de manière adéquate les avions, les trains et les navires, les centrales nucléaires et les pylones à haute tension ... En novembre, les électeurs décideront si le jeu en a valu la chandelle. Jusque là, le président Bush a encore fort à faire pour persuader l’opinion publique de la justesse de sa politique, s‘il ne veut pas devenir victime de sa propre stratégie."

En première page, la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG de Münich, sous le titre : »Reflets de la terreur », montre le portrait en couleur d’un G.I. martial dont les lunettes de soleil chromées reflètent les ruines de l’hôtel « Mount Lebanon »détruit par un attentat à la bombe dans la nuit de jeudi. Un attentat qui avait encore coûté la vie à sept personnes. Pour les Américains, l’histoire se répète de manière fatale pour la troisième fois en quelques décennies, écrit l ’ éditorialiste. Ils considèrent le terrorisme international comme une menace aussi dangereuse que le fascisme et le communisme. Le fascisme a entraîné le monde dans une guerre « chaude » , le communisme lui a imposé une « guerre froide »et, pour les Américains, la lutte contre la terreur est aussi une guerre mondiale. Le fascisme et le communisme ont été soumis, parce qu ’ ils n’ont pas réussi à isoler l’Europe des Etats-Unis. De même , ce n’est qu’ensemble aussi que la terreur islamiste pourra être vaincue . C’est cela qui compte – au delà de quelconques rendez-vous électoraux en Espagne ou aux Etats-Unis..."conclut la Süddeutsche.

La nouvelle flambée de violences qui a embrasé jeudi le Kosovo est aussi largement commentée par la presse écrite allemande du jour...

Le quotiden FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG, de Francfort, rappelle que "les Albanais du Kosovo veulent un Etat indépendant, alors que de nombreux Serbes,eux, sont nostalgiques du temps où Belgrade régnait encore en maître sur cette province... Ramush Haradinaj par exemple, un ex-leader des rebelles albanophones, devenu un homme politique rangé, a justifié le bain de sang de jeudi, parlant après-coup d'une 'révolte' des Albanais contre le status quo...
La veille, Kostunica avait versé de l'huile sur le feu en prétendant que le séparatisme albanais n'avait fait que montrer encore une fois son "caratère terroriste". Ce n'est pas de la sorte que l'on désamorce la violence", conclut l'éditorialiste...

La MÄRKISCHE ALLGEMEINE de Potsdam formule des reproches à l'encontre de la communauté internationale qui n'aurait pas rempli sa tâche:

"Que l'on en soit arrivé là au Kosovo, est dû à l'échec de la communauté internationale. Presque cinq ans après la fin de la guerre, les questions du statut de la province sont toujours en suspens... Après ces explosions spontanées de violence, le Kosovo retrouvera sans doute le calme. Mais rien ne sera plus comme avant. Des soldats de la Kfor et des policiers de l'ONU ont combattu des Albanais. A partir de ce moment, ils ne seront plus considérés comme une force d'assistance, mais comme une force d'occupation. Ainsi le problème non résolu du Kosovo figure enfin de nouveau à l'ordre du jour. Et ceci, on le doit à la violence ", relève le journal.

Philippe Pognan