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Irrégularités lors des législatives afghanes

24 septembre 2010

Depuis le scrutin de samedi dernier, un nombre considérable de plaintes ont été déposées auprès de la Commission électorale afghane. Le pays a encore du chemin à faire sur la voie de la démocratie.

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Dépouillement, le 18 septembre 2010Image : AP

Les Afghans avaient jusqu'à mardi soir pour signaler d'éventuelles irrégularités. Mais la Commission électorale afghane continue de recevoir des griefs. En tout, près de 4 000 plaintes ont été déposées, pour bourrage d'urnes, fausses cartes d'électeurs ou vote sous pression.

Wahlen in Afghanistan
Bureau de vote à Mazar-i-SharifImage : AP

Faizullah Jalali enseigne à la faculté de droit de Kaboul. Pour lui, le gouvernement est le premier responsable des fraudes.

"Ils ne veulent pas partager le pouvoir. Ils ne s'intéressent aucunement à la mise en œuvre démocratique des élections et ne sont même pas convaincus de la souveraineté des lois. »

D'ailleurs, la majorité des plaintes pour pression concernent directement les représentants du gouvernement. Les regards se tournent donc vers le président Hamid Karsai et la commission électorale qu'il a lui-même instituée. Celle-ci doit prouver qu'elle ne fait pas office de bras droit du président. Faiz Ahmad Manawi, représentant de cette commission indépendante, semble plutôt serein.

Afghanistan Wahlen Wahlkommission Fasel Ahmad Manawi
Faiz Ahmad Manawi, de la Commission électorale indépendanteImage : AP

« Le processus électoral n'a pas été fondamentalement remis en question. Les plaintes concernent des cas isolés, qui seront examinés au cours de notre enquête. Au pire, quelques bulletins de vote seront invalidés. »

Ainsi, lors de l'élection présidentielle de 2009, près d'un million de voix n'avaient pas été prises en compte. Néanmoins, il est encore trop tôt pour affirmer que le même scénario va se reproduire cette année. Les ONG, elles, pointent « l'intimidation comme l'un des problèmes principaux ». Nader Naderi, président de la Fondation afghane pour des élections libres et régulières, estime notamment que des personnalités locales ont joué de leur influence auprès des électeurs.

« Nous émettons des doutes sérieux concernant le déroulement des élections du 18 septembre. Cela ne signifie pas pour autant que la voix du peuple afghan sera ignorée. Ça ne signifie également pas que les observateurs étrangers dépêchés sur place vont dire que l'Afghanistan n'est pas prêt pour la démocratie. »

Les résultats officiels des élections, qui visaient à pourvoir les 249 sièges de l'Assemblée législative afghane, seront dévoilés le 31 octobre.

Auteurs: Martin Gerner et Donatien Huet.
Edition: Sandrine Blanchard