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Italie : un procès se finit, d'autres commencent

Anne-Julie Martin / Audrey Parmentier8 octobre 2009

Une actualité très italienne : les journaux commentent la fin de l'immunité de Berlusconi et l'acquittement des membres de Cap Anamur.

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Image : AP

Et encore une très mauvaise nouvelle pour le président italien, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung. Il est question ici de corruption et d'influence sur la justice. Il est difficilement concevable qu'une telle situation n'ait pas poussé à la démission dans un pays d'Europe de l'ouest. Une démission que réclame l'opposition. Mais les avocats et les partisans de Silvio Berlusconi minimisent la décision des juges constitutionnels. Ce qui est sûr, c'est que le chef d'Etat va de nouveau être davantage occupé à ses affaires personnelles qu'à celles du gouvernement. Le gouvernement est une fois de plus paralysé et l'Italie sous haute tension.

Cap Anamur Flash-Galerie
12 juillet 2004, des migrants soudanais sur le bateau Cap AnamurImage : picture-alliance/ dpa

Les quotidiens commentent également le verdict qui a acquitté les membres de Cap Anamur, cette organisation humanitaire allemande, qui étaient jugés devant un tribunal sicilien pour aide illégale à l'immigration clandestine. Ainsi se termine un procès qui n'aurait jamais dû commencer, estime la tageszeitung. C'était un procès politique. Il devait servir à démontrer que la violence de la répression d'Etat concerne tous ceux qui osent non seulement protester contre la politique d'immigration italienne – et européenne – mais aussi la contrecarrer dans la pratique.

Pour la Frankfurter Rundschau, ce procès servait ceux qui avaient – et ont toujours – peur que d'autres équipages ne fassent de même que le Cap Anamur. Ceux qui veulent que l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex intercepte les migrants et les renvoie chez eux. Si au passage leurs droits élémentaires sont ignorés, on s'en arrange. Personne ne peut faire de demande d'asile ou prendre un avocat lorsqu'il est en danger de mort sur la mer.

Elias Bierdel
Elias Bierdel, à droite, et Stefan Schmidt, ancien capitaine du Cap AnamurImage : AP

Elias Bierdel, l'ancien président de l'ONG, ne va plus pouvoir jouer son rôle de martyr, note pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il reste ce qu'il était il y a cinq ans : l'oiseau de mauvais augure qui poursuit un objectif louable en faisant de la publicité, et nuit ainsi à la réputation de son organisation. Et pas seulement à la réputation : deux millions d'euros de donation ont été avalés pour un bateau. De l'argent qui aurait été bien plus utile aux médecins de Cap Anamur. Ce sont là des erreurs que l'acquittement ne pourra pas gommer.