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Incendie en RDC : qui est responsable ?

Saleh Mwanamilongo
14 décembre 2018

Les accusations fusent depuis l'incendie du principal entrepôt de la Commission électorale à Kinshasa. Malgré les destructions, le président de la Céni se déclare confiant quant à la tenue des élections le 23 décembre. 

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Feuer zerstört Wahlgeräte in Kinshasa
Image : AFP/Getty Images/J. Wessels

"Nous demandons une enquête internationale pour élucider le mobile de cet incendie"

"C'est un coup dur pour la ville de Kinshasa", a reconnu Corneille Nangaa, président de la centrale électorale dans une conférence de presse en début d'après midi. Mais d'après lui, cet incident ne va pas empêcher la tenue du scrutin, le 23 décembre.

"Je commencerai par rassurer les Congolais sur le fait qu'il y aura des élections et nous l'avons annoncé, la Céni s'emploie pour que les élections se tiennent conformément à son calendrier", a assuré Corneille Naanga.

"Il est évident que lorsque nous faisons l'acquisition des matériels, nous prévoyons toujours des marges qu'on appelle la contingence. Evidemment, c'est cette contingence qui sera mise à contribution."

Appel à une enquête internationale

L'opposition accuse le régime du président Kabila d'être derrière cet acte criminel. Depuis Goma, Martin Fayulu, l'un des pourfendeurs des machines à voter, réclame une enquête internationale.

"Nous condamnons cet incendie et nous demandons une enquête internationale pour élucider les causes, le mobile de cet incendie, ce qu'il y a derrière. Vous comprenez aujourd'hui que le camp Kabila ne veut pas organiser les élections, ils ont trouvé des subterfuges."

Dans un communiqué, le Front commun pour le Congo - la coalition au pouvoir - se dit choqué par cet incendie. Le FCC accuse l'opposant Martin Fayulu d'être lié à cette destruction.

Un incendie d'origine criminelle

Le ministre de l'Intérieur, Henri Mova, qui annonce l'ouverture d'une enquête, privilégie l'hypothèse d'"un incendie d'origine criminelle", sans toutefois pouvoir l'affirmer "avec certitude" pour le moment.

"Tout laisse à penser que le processus était déjà vicié", affirme Henri Mova.

"Vous avez entendu des gens qui ne voulaient pas de l'une ou l'autre proposition de la Céni, qui étaient contre le processus électoral, d'autres qui étaient contre la machine à voter, et c'est effectivement les machines à voter qui ont brûlé", s'étonne le ministre avant d'ajouter: "Mais on ne peut pas se risquer à tirer des conclusions rapides".

Pour Augustin Kikukama, candidat député national et président du parti politique centriste, M17, ce qui inquiète l'opinion aujourd'hui c'est l'impact de cet incendie sur le scrutin prévu dans dix jours.

"On ne peut que condamner cet incendie parce qu'on ne résout pas les différends politiques par la violence", s'inquiète Augustin Kikukama. "Notre peuple attend des élections dans un climat apaisé."

La Céni précise que 8.000 machines à voter ont brûlé cette nuit.

C'est près de 80% des appareils qui devaient être utilisés dans 19 des 24 communes que compte la ville de Kinshasa.