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Journée de grève générale en Grèce

23 février 2011

Première grève de l’année qui touche le secteur public comme le secteur privé. Trafic aérien et maritime sont perturbés, administrations, hôpitaux, services publics et établissements scolaires fermés.

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Un ferry bloqué à quai dans le port du PiréeImage : dapd

Une grève qui n’est pas faite pour renforcer la confiance en la capacité du pays de mener à bien son ambitieux programme de réformes. Un programme que le gouvernement d’Athènes a dû adopter pour pouvoir bénéficier du soutien financier et économique de l’Union européenne et du Fonds Monétaire International.

Treffen Merkel Papandreou Deutschland Griechenland
Georges Papandreou et Angela MerkelImage : dapd

La Grèce proteste contre le programme d’austérité que le Premier ministre Georges Papandreou doit appliquer pourtant s’il veut répondre aux exigences de la "troika" c.a.d. le FMI, l’UE et la Banque centrale européenne. En visite hier soir à Berlin, le chef du gouvernement grec s’est entretenu justement de ces réformes avec la chancelière allemande Angela Merkel: Réforme des retraites, réduction des dépenses publiques, contrôles fiscaux et autres pilules amères mais nécessaires pour sortir la Grèce et les Grecs du marasme.Le chef du gouvernement grec s'est voulu rassurant sur la capacité de son gouvernement et de ses compatriotes et affirmé que le pays est sur la bonne voie, parlant en partie des problèmes au passé. Georges Papandreou:

"Une partie du problème en Grèce n’était pas seulement la dette et le déficit public. Mais surtout le fait que la Grèce n’était pas une économie compétitive. Nous achetions beaucoup plus que nous ne vendions, si vous voulez, c’est très simple. Et c’est pourquoi nombre de réformes que nous entreprenons ont le but de rendre cette économie plus compétitive!"

Griechenland Container Terminal Hafen Piräus
Conteneurs dans le port d'AthènesImage : AP

Fin mars, l’heure de vérité sonnera pour la Grèce, la BCE, la Commission européenne et le FMI doivent décider de l’accord de la prochaine tranche d’aide financière qui devrait donner un peu d’oxygène à l’économie du pays: -15 milliards d’euros sur un total de 110 milliards prévus sur trois ans-

La croissance pourtant se fait toujours attendre. L’année passée, l’économie grecque a chuté de 4,2 % et connaîtra cette année encore une baisse d'au moins 3%. En 2012, au plus tard, les premiers signes d’une croissance positive devraient être là, sinon le programme d’assainissement va s’effondrer, estiment de nombreux experts; les économies réalisées seraient anéanties par les paiements annuels d’intérêts, la Grèce convalescente, mourrait alors d’une mort insidieuse. C’est aussi l’avis de l’économiste et expert de la Grèce Jens Bastian:

"La situation en Grèce est telle que l’on peut y appliquer un programme de réformes, mais la montagne de dettes continue de croître , l’économie de s’affaiblir, les rentrées fiscales restent en dessous des objectifs et à la fin, cela peut conduire à une chute libre, jusqu' à la faillite, même si certaines réformes sont des succès ."

Il ne reste plus qu’à attendre un sauveur. Peut-être la Chine? Pékin , on le sait, veut acheter des obligations grecques et investir 5 milliards de dollars dans le port du Pirée. Abu Dhabi a investi dans les chantiers de construction navale et détient 74% du groupe grec Skaramanga. Qatar veut investir 7,5 milliards de dollars pour transformer l’ancien aéroport d’ Athènes en un parc d’attractions géant avec casino. Des gouttes d'eau face à l'océan de dettes.

Restent encore les Grecs de l’étranger. Ils sont environ six ou sept millions et le ministre grec des Finances Giorgos Papakonstantinou veut lancer un emprunt de la diaspora.

L’idée n’est pas nouvelle, Israel la réalise depuis 1951 déjà et a recueilli jusqu’ici 31 milliards de dollars. Et l’Inde a pu emprunter ainsi 11 milliards depuis 1991.

Auteur: Philippe Pognan
Editeur:Marie-Ange Pioerron