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Katumbi, le retour

24 mai 2019

Parmi les thèmes africains développés cette semaine par la presse allemande : le retour d'exil de l'opposant congolais Moïse Katumbi. Il est aussi question du Zimbabwe et de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara.

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Demokratische Republik Kongo Rückkehr Oppositionsführer Katanga Moise Katumbi
Image : Getty Images/AFP/J. Kannah

C'était lundi, à Lubumbashi, le fief de Moïse Katumbi dans le sud de la RDC. L'opposant préféré des Congolais a reçu un accueil véritablement triomphal, raconte le correspondant de die Tageszeitung.

Après le personnel de l'aéroport qui a salué l'atterrissage de son jet privé par des applaudissements et des cris de joie, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont accompagné son retour en terre congolaise, en terre katangaise. Pour beaucoup, ce retour est celui du messie.

Pour le nouveau président Félix Tshisekedi, lui-même à la tête de l'UDPS, le retour de Katumbi est plus complexe. Pendant des années, le parti historique de l'opposition l'a vu comme l'un des plus fervents soutiens de l'ancien président Joseph Kabila. Mais cette fois, estime die Taz, Katumbi a annoncé qu'il revenait pour la paix et pour incarner une opposition républicaine et constructive contre la coalition Tshisekedi-Kabila au pouvoir. "Katumbi fait enfin bouger la politique au Congo", écrit le journaliste qui croit percevoir un vent frais souffler même à Kinshasa.

Kongo Lambert Mende Omalanga
Lambert Mendé, ministre congolais de la Communication et des Médias de 2008 à 2012, puis de 2014 à 2019.Image : imago/ITAR-TASS

La preuve : dimanche dernier, Lambert Mende, chargé pendant des années de l'information sous Kabila, a été interpellé, dans sa résidence de manière relativement brutale, pour appropriation illégale d'un diamant de 87 carats.

Il a certes été relâché quelques heures plus tard, mais il n'empêche : un ancien ministre en garde à vue et un opposant, libre et héros national ... une nouvelle époque commence peut-être en RDC.

Un dictateur peut en cacher un autre

Même après le départ de son dictateur, Robert Mugabe, le Zimbabwe reste un régime policier. La Neue Zürchner Zeitung rapporte que cinq militants de la société civile ont été arrêtés sous un prétexte fallacieux mettant à mal la promesse du président Emmerson Mnangagwa de libéraliser le pays.

Toutes les craintes concernant ce compagnon de route de longue date de Robert Mugabe se sont malheureusement confirmées. Non seulement il n'a pas réussi à améliorer la situation économique catastrophique du Zimbabwe mais tous ceux qui pensent autrement continuent d'être brutalement réprimés.

Le passé colonial de Cologne

Dans un journal régional Kölner Stadtanzeiger, on apprend que les universités allemandes ont soutenu, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exploitation économique du continent africain. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, la ville de Cologne était, aux côté de Berlin et Hambourg, un des fiefs du mouvement en faveur de la colonisation.

En 1905, un comité chargé des questions économiques dans les territoires allemands voit le jour - des grands noms de l'industrie allemande comme Oppenheim ou Stollwerck y siègent.

Robert Koch deutscher Mediziner und Mikrobiologe
Robert Koch, père de la microbiologie et prix Nobel de médecine en 1905Image : picture-alliance/dpa

Certaines rues de la métropole rhénane portent, aujourd'hui encore, le nom de personnalités allemandes qui jouèrent un rôle négatif pendant cette période. C'est par exemple le cas de la rue Robert Koch, dans le sud de la ville. Robert Koch, prix Nobel de médecine mais Robert Koch qui s'est aussi tristement rendu célèbre pour avoir testé ses préparations médicales sur des êtres humains dans les colonies, indique le journal.

Qui s'intéresse à ce passé colonial et au rôle qu'ont joué les milieux universitaires colonais peut aujourd'hui participer gratuitement à une visite guidée de deux heures sur le campus.

La presse sous le charme de Fatoumata Diawara

La chanteuse malienne Fatoumata Diawara fait à nouveau parler d'elle ou plutôt elle fait de nouveau passer son message dans les colonnes de la Neue Zürchner Zeitung : celui d'une Afrique forte et moderne. A 37 ans, son énergie est contagieuse, écrit le journal suisse.

Fatoumata Diawara Musikerin aus Mali
Fatoumata Diawara, née en Côte d'Ivoire de parents maliens, elle vit entre Bamako et ParisImage : Serena Aurora

Peu importe qu'elle soit sur scène derrière son micro, devant la caméra ou sur les planches, la jeune Malienne mise sur sa génération pour faire changer l'Afrique et l'image de l'Afrique.

Son deuxième album, sorti l'an dernier, s'appelait "Fenfo" - qui signifie à peu près "j'ai quelque chose à dire". Fatoumata Diawara veut un continent qui ne ferme pas les yeux sur ses problèmes et qui offre des perspectives aux jeunes.

Dans ses textes, elle plaide également pour que certaines mœurs encore en vigueur sur le continent soient adaptées aux temps présents - en particulier quand elles touchent aux droits des femmes. Son arme est la musique. Puisse-t-elle être entendue.