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Khartoum et Ryad main dans la main

18 avril 2019

L’Arabie Saoudite suit la contestation populaire au Soudan de très près. Khartoum est un allié de longue date de Riyad.

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Sudan, Khartoum: Sitzblockade vor dem Verteidigungsministerium
Image : Getty Images/AFP/A. Mustafa

La nouvelle est tombée mercredi 17 avril : Omar el-Béchir aurait été transféré dans la nuit dans une prison de Khartoum. Mais cette annonce n'a pas suffi à faire taire la colère.

Cette incertitude au Soudan inquiète notamment sur la péninsule arabique. Les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite ont exprimé leur soutien au Conseil de transition mis en place à Khartoum par l’armée, en dépit de la contestation populaire.

Des troupes soudanaises participent aussi à la coalition emmenée par l’Arabie Saoudite dans la guerre au Yémen contre les rebelles houthis.

Pour Tobias Simon, spécialiste du Soudan, "l’Arabie Saoudite a soutenu le régime el-Béchir. Son dernier versement en début d’année s’élevait à 2,2 milliards de dollars. Elle s’achetait ainsi la fidélité de Khartoum. Le Conseil militaire de transition soudanais a indiqué que les soldats soudanais continueraient à se battre au sein de l’alliance emmenée par les Saoudiens au Yémen."

Liens économiques

Fin 2018, près de 14 000 mercenaires soudanais se battaient aux côtés de Riyad contre les Houthis.

Selon Ali Mahjoub Nathif, du parti communiste soudanais, "cela a renforcé les liens économiques avec l’Arabie Saoudite. Nous savons que le général Abdel Fattah Al Burhan, le nouvel homme fort du Soudan, faisait partie du groupe de l’armée qui a formé les mercenaires envoyés sur la péninsule arabique. Ils suivent les mêmes intérêts que l’Arabie Saoudite."

Le Royaume saoudien veut aussi éviter toute contagion des manifestations. L’armée saoudienne a aidé à réprimer les mouvements de protestation du "Printemps arabe" depuis 2011.

Par ailleurs, Riyad préfère miser sur des régimes autoritaires et militaires, comme en Egypte, plutôt que de risquer de favoriser un essor des Frères musulmans, que l’Arabie Saoudite considère comme un groupe terroriste.