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L'échec de la coalition de Hambourg

Christophe LASCOMBES10 décembre 2003
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Die Welt titre « l'échec impitoyable ». Le Premier maire de la ville-état a enfin tiré les conséquences du chaos engendré par le parti de Schill. Si l'on prend en compte le risque de voir la CDU repartir dans l'opposition, cette décision ne manque pas de courage. Pourtant, elle n'en était pas moins inéluctable. L'épithète de psychopathe reprise par Ole von Beust pour caractériser les attaques de son ancien ministre de l'intérieur est un jugement définitif et sans appel proféré à l'encontre de l'ancien juge mais aussi de ceux qui se sont précipités dans son sillage. La Frankfurter Rundschau fait pourtant remarquer que Ole von Beust aurait du savoir que populisme de droite et politique sérieuse s'excluent toujours. Les clowneries d'un Ronald Barnabas Schill qui préfère les show télévisés au travail politique de fond auraient dû être un indice suffisant pour jauger de la fiabilité d'un tel partenaire. Mais comme monsieur Beust voulait le pouvoir à n'importe quel prix, il a choisi de pactiser avec Schill. En conférant une certaine respectabilité politique provisoire à Schill, il a gravement mis en jeu la confiance des citoyens dans la démocratie, critique le journal. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il aurait été préférable tactiquement parlant de tirer les vraies conséquences de la crise en avançant le scrutin municipal dès le mois d'août. A cette époque, le SPD n'avait même pas un candidat à présenter. En attendant aussi longtemps, Ole von Beust a ainsi permis au SPD de combler ce vide et a offert aux électeurs pendant trois mois, le spectacle affligeant d'un sénat qui se traîne de résolution en résolution en vivant dans la crainte d'un exclu. La Rheinpfalz, de Coblence, fait remarquer que le destin du parti de monsieur Schill est caractéristique des mouvements populistes. Fondant leurs succès électoraux sur la grogne des électeurs des partis établis, leur manque de préparation criante ne peut plus être dissimulé dès qu'ils arrivent au pouvoir. Et si, comme dans le cas de l'ex-juge de fer, l'incompétence personnelle vient s'ajouter à la bassesse, cela devient alors la chronique d'une débâcle annoncée, conclut le journal.