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L’élite se forme dans les sport-études

22 juin 2011

Il n'existe en Allemagne que six écoles où le système pédagogique est aménagé pour laisser beaucoup de place au sport. Mais les cours comptent autant : pour les filles, le football n’est pas encore un Eldorado.

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Entraînement à l'école d'élite de Bad NeuenahrImage : DW

Un entraînement chaque jour, sans pratiquement aucun contact avec la famille et les amis. Et en plus, les résultats scolaires qui doivent être à la hauteur : cela ressemble à un internat pour jeune sportif et si en plus on parle de football, alors le doute n’est plus permis : il s’agit de jeunes garçons ! Eh bien non. Ce type d’établissement n’est plus seulement réservé aux talents masculins : les filles font aussi désormais l’objet d’une attention accrue dans le milieu du football.

Du football à satiété

Eliteschule für Mädchen in Bad Neuenahr
Jacqueline Boruki et son entraîneur, Thomas ObliersImage : DW

Plus de 1200 jeunes vont à l’école ici au pied de la colline à Bad Neuenahr sur les bords du Rhin. Parmi eux, neuf filles ont un emploi du temps très particulier. Elles font partie du centre de haut niveau pour jeunes footballeuses exceptionnellement douées. Outre les matières comme l’allemand, les maths et la chimie ici on enseigne aussi le football. « L’avantage c’est que je m’entraîne 5 fois par semaine et pas seulement 3 fois ! », se réjouit Jacqueline Boruki. L’adolescente de 14 ans habite dans l’internat durant la semaine. Le vendredi, elle se rend à Leverkusen pour l’entraînement du club pour lequel elle joue dans l’équipe réserve. Et le week-end : il y a les matches de championnat.

Frauenfußball Training
L'internationale allemande, Birgit Prinz (dr.), s'entraîne avec des jeunesImage : dpa

Seules les meilleures sont retenues

Pour être acceptées dans l’une des six écoles de football pour filles qui existent aujourd’hui en Allemagne, les jeunes prétendantes doivent déjà jouer dans une sélection nationale. Autrement dit : être parmi les meilleures de leur âge au niveau de l’Allemagne entière. Celles qui sont trop jeunes prennent part à un entraînement-test. Mais au-delà des capacités footballistiques, les notes en classe doivent également être bonnes. Cela représente une grosse pression pour les filles, explique le directeur Ulrich Schülting. Selon lui : « Il s’agit vraiment de sport de haut niveau et les jeunes filles, au contraire de leurs collègues masculins, doivent s’assurer une bonne base scolaire et professionnelle. Même si un jour elles espèrent devenir joueuse pro, elles ne peuvent pas partir du principe, qu’elles pourront en vivre. Les jeunes hommes eux le peuvent… mais pour les filles c’est différent. C’est pourquoi une formation scolaire est capitale. Et pour les élèves, surtout en période d’examens du baccalauréat c’est une charge énorme que nous essayons de gérer. »

Beaucoup de déplacements

Ainsi l’emploi du temps des filles est conçu en tenant compte des entraînements et des matches. Et les élèves sont encadrées pour faire leur devoir. Et reçoivent des cours particuliers. Si ce n’était pas le cas, une telle formation de footballeuse serait impossible. Les jeunes joueuses internationales, lorsqu’elles sont titulaires, se déplacent jusqu’à 80 jours par an pour des matches.

L’école d’élite de Bad Neuenahr pour la formation de joueuses de football, fondée il y a six ans, a été la première du genre. L’établissement a sans aucun doute reconnu très tôt une tendance qui s’est confirmée depuis. « Ces cinq ou six dernières années, le football féminin s’est incroyablement développé. », constate l’entraîneur Thomas Obliers. « Mais il n’aura vraisemblablement jamais le même statut que le football masculin. »

Geschafft: Die Frauen der DFB-Elf sind Weltmeisterinnen.
La joie des joueuses allemandes après leur titre en 2007Image : Kinowelt

Acquérir la popularité de Bastian Schweinsteiger ou gagner autant d’argent que Michael Ballack, restera toujours un objectif totalement hors de portée pour Jacqueline Boruki. Mais l’adolescente ne s’en formalise pas outre mesure : « Je fais en sorte d’atteindre ce que je veux. Mais je n’ai pas d’idoles. Plus tard, j’aimerais bien jouer en Bundesliga et mon objectif principal est d’accéder à l’équipe nationale. »

L’équipe nationale allemande féminine est parmi ce qui se fait de mieux chez les dames. Un sacre mondial de la « Mannschaft » sur son sol ne ferait que motiver encore plus, si besoin était, les futures internationales lors de leurs dures séances d’entraînement quotidiennes.

Auteurs : Sarah Faupel, Yann Durand
Edition : Carine Debrabandère