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La Belgique perd la tête

7 mai 2010

Le Parlement belge a prononcé hier sa dissolution. De nouvelles élections auront lieu le 13 juin, à seulement deux semaines de la date où la Belgique doit prendre la tête de l'Union européenne

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La Chambre des députés et le Sénat ont vôté hier soir leur auto-dissolution
La Chambre des députés et le Sénat ont vôté hier soir leur auto-dissolutionImage : AP

Cette crise est hélas emblématique des querelles picrocholines dans lesquelles l'Europe aujourd'hui se perd. La Belgique n’a donc plus ni gouvernement ni Parlement et tout cela, pour résumer rapidement, parce que les Flamands et les Wallons, les deux communautés linguistiques principales du pays, n'arrivent pas à s'entendre sur le partage d'un arrondissement qui se situe autour de Bruxelles.

C’est donc là tout l'enjeu de ce débat : l'Europe est en pleine crise financière, la zone euro est menacée et les Belges se disputent pour quelques kilomètres carrés et certains sont prêts, comme le parti indépendantiste flamand NVA, ou le parti d'extrême-droite Vlaams Belang, à jeter le bébé avec l'eau du bain : c'est-à-dire à dissoudre la Belgique pour créer deux pays : la Flandre et la Wallonie.

Moteur de l’Union

Si on se fie au passé, la Belgique, très probablement, prendra la présidence de l'Union européenne sans avoir de gouvernement. Lors de la dernière crise politique, en 2007, il a fallu six mois de tractations avant de constituer un gouvernement. Il est difficile d’imaginer que les Flamands et les Wallons parviennent à s’entendre cette fois en deux semaines.

Le seul espoir réside dans le fait que la perspective de la présidence belge de l'Union puisse inciter les partis à accélérer les négociations. C’est ce qu’espère la Commission européenne qui affiche son optimisme, comme l’a rappelé sa porte-parole Pia Ahrenkilde : "Nous sommes tout à fait confiant sur le fait que la Belgique va mettre en œuvre une présidence efficace. Nous restons tout à fait confiant, la Belgique assumera pleinement toutes les responsabilités liées à sa présidence."

Car la présidence est un peu le moteur de l'Union et si le moteur ne tourne pas rond, c'est toute l'organisation et l'initiative politique qui en pâtissent. Il faut bien avouer qu'en ce moment, l'Europe n'a pas besoin de cela.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Carine Debrabandère