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Critiquée, la chancelière assouplit ses positions

Philippe Pognan26 octobre 2015

La ligne suivie par la Chancelière fait l'objet de nombreux commentaires et analyses. Les positions d'Angela Merkel sont de plus en plus critiquées, même au sein de son propre camp politique.

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Angela Merkel à l'écoute de ses homologues européens lors du dernier sommet de Bruxelles sur les réfugiés (25.10.15)Image : Reuters/F. Lenoir

Les conservateurs, mais d'autres aussi, estiment que sa promesse que l'Allemagne arrivera à gérer un afflux massif de migrants sera très difficile à tenir, voire impossible.

"Face à la baisse de sa popularité et de celle de son parti, pourquoi la chancelière ne donne-t-elle pas un coup de frein ? s'interroge le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Depuis longtemps déjà la population a perdu sa sérénité et se montre de plus en plus inquiète face à l'afflux croissant de migrants. Entretemps, mêmes certains organes de sécurité soulignent que la politique de la Chancelière, risque d'aboutir à l'instabilité et à un rejet de l'Etat de droit par les citoyens. Selon la FAZ, la politique erronée d‘Angela Merkel vis à vis des réfugiés isole même l'Allemagne en Europe, la plupart des pays membres rejetant l'idée de quotas de répartition…“

Slowenien Flüchtlinge
Colonne de réfugiés en migrance de la Croatie vers la Slovénie (23.10.2015)Image : Getty Images/J. Mitchell

L'autre grand journal de Francfort, la Frankfurter Rundschau estime que "Angela Merkel a réalisé que l'immigration de réfugiés vers l'Allemagne ne saurait être stoppée du jour au lendemain. Maintenant elle essaye d'en réduire au moins l'ampleur. Nul ne sait si elle y réussira. Il est possible que la nouvelle politique d'expulsion des demandeurs d'asile déboutés désamorce quelque peu la situation. Mais, selon la Frankfurter Rundschau, il n'y aura pas de changement radical tant que l‘Europe ne parvient pas à se mettre d'accord sur une politique d'asile commune, tant que d'autres pays de l'Union ne montrent pas la même disponibilité d'accueil que la chancelière. Disponibilité avec laquelle, du reste, la chancelière risque son avenir politique ! conclut l'éditorialiste."

Un putsch sans putschistes n'est pas un putsch

D'autres journaux doutent que cette disponibilité d'Angela Merkel comme les critiques croissantes à son égard, même au sein de son propre parti, puissent vraiment mettre en danger sa position de la chancelière.

Ainsi le quotidien berlinois die tageszeitung, la taz ne voit personne dans l' entourage d'Angela Merkel qui soit prêt à prendre la responsabilité du chaos qu'engendrerait la chute de la chancelière. Et le journal rappelle la règle pour un putsch sans putschistes : le putsch n'a pas lieu ! Du reste, argumente l'éditorialiste, "la différence entre la chancelière et ses détracteurs est en réalité moins grande qu'il n'y paraît. Oui, Angela Merkel maintient apparemment sa promesse „Nous allons y arriver!“ Mais est- ce bien vrai? En fait, elle a déjà fait des concessions envers Horst Seehofer, le chef de la CSU, l'aile bavaroise de son parti CDU, comme envers les autres démagogues. Expulsions rapides, zones de transit, sécurisation des frontières extérieures de l'Union européenne, – Angela Merkel soutient en fait toutes les idées qui ferment les portes de l'Allemagne", conclut la taz .

Archivbild Angela Merkel und Horst Seehofer
Le conservateur Horst Seehofer (à g.) n'approuve pas toujours la politique de la ChancelièreImage : Imago