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Lutte contre le sida : une petite communauté relève le défi

Carole Assignon
29 novembre 2019

Dans un an, les pays engagés dans la lutte contre le Sida seront évalués pour déterminer s’ils ont atteint les objectifs de l’ONUSIDA dénommés “90-90-90”.

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HIV / Aids 2010 Solidarität
Image : picture-alliance/dpa

L'ambition de l’organisation onusienne est en effet que d'ici 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, que 90% des personnes diagnostiquées positives soient sous traitement et que 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral aient une charge virale durablement supprimée. De nombreux pays se battent pour y arriver mais beaucoup risquent de rater leurs objectifs. Cependant, en Afrique du Sud, les membres de la communauté de la région rurale d'Eshowe, dans la province du Kwazulu Natal, sont parvenus à atteindre et même dépasser ces trois objectifs. 

Lorsque Médecins sans frontières (MSF) a lancé en 2011 son projet communautaire VIH / TB à Eshowe, beaucoup de médecins et d’infirmières n’étaient pas présents sur place. L'organisation a formé des membres de la communauté et les a envoyés en mission pour encourager les autres résidents à se faire tester, à être traités et à rester sous traitement. 
MSF a ensuite travaillé en étroite collaboration avec les établissements de santé et le ministère de la Santé de la province. Florence Anam est coordinatrice du plaidoyer VIH / TB pour l'Afrique chez MSF. selon elle “une des principales caractéristiques de ce projet était qu’il était fortement investi dans des interventions communautaires par des pairs, par des membres de la communauté eux-mêmes parlant avec d’autres membres de la communauté et en les reliant aux établissements de santé et aux travailleurs de la santé”.

Des résultats  étonnants

Lorsque le programme a été évalué en 2018,90% des personnes infectées connaissaient leur statut sérologique, 94% de celles qui connaissaient leur statut recevaient un traitement antirétroviral et 95% de celles sous traitement avaient une charge virale supprimée.
Nkosinathi Mpungose, 42 ans, qui faisait partie des volontaires sur le terrain, se souvient que “les défis étaient liés au manque d'information sur le VIH et la tuberculose, la peur de faire un test de dépistage, la stigmatisation. On devait les informer pour changer leur façon de penser“.


Ellie Ford Kamara, de MSF, a coordonné l’ensemble du projet sur le terrain. Selon elle, permettre aux chefs traditionnels et aux guérisseurs de jouer un rôle central dans la campagne a été la meilleure décision à prendre.
Ce qui se produisait souvent, c’est qu'un agent de santé communautaire se rendait chez un tradipraticien pour tester quelqu'un qui était positif. Donc, ce lien et cette communication étroite ont vraiment fonctionné. Et cela a été la clé du succès du programme”, explique t-elle.

Une réussite mais encore du travail en perspective

Les  membres de la communauté d’Eshowe ne cache pas leur joie face au succès remporté pour ce qui concerne les objectifs de l'ONUSIDA. Mais la situation dans le reste du pays reste très préoccupante puisqu’une personne sur cinq malade du sida dans le monde vit en Afrique du Sud. 7,1 millions de personnes en Afrique du Sud vivent avec le VIH. Seulement 4,8 millions d’entre eux suivent un traitement antirétroviral.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique