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La communauté internationale divisée à Tunis

24 février 2012

La réunion consacrée à la Syrie réunit les États-Unis, la Ligue arabe et l'Union européenne mais la Chine et la Russie sont absents. L'objectif est un cessez-le-feu qui permettrait d'accéder aux populations civiles.

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U.S. Secretary of State Hillary Clinton arrives at her hotel in Tunis February 24, 2012. Clinton was diverted to her hotel after her motorcade route was compromised by protests as Western and Arab nations met on Friday to demand that Syria implement an immediate ceasefire to allow aid in for desperate civilians in the absence of an international consensus on intervention to end a crackdown on an 11-month-old revolt. REUTERS/Jason Reed (TUNISIA - Tags: POLITICS CIVIL UNREST)
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton à son arrivée à la conférence de TunisImage : REUTERS

Le projet de communiqué final de la conférence réclame la mise en œuvre d'un cessez-le-feu immédiat. Mais pour l'instant, les chances paraissent minces, l'espoir étant d'obtenir une trêve quotidienne de quelques heures comme l'a proposé le Comité International de la Croix Rouge. Par ailleurs, l'urgence réside dans l'accès aux populations civiles. Amnesty International réclame notamment un accès immédiat dans la ville de Homs où la situation sanitaire est désastreuse, les populations civiles manquent d'eau et de nourriture.

Quant au personnel médical, il n'est pas en mesure de faire face à l'afflux de blessés, d'autant plus qu'il a fallu installer des antennes médicales clandestines car le pouvoir syrien se sert des hôpitaux pour poursuivre une répression sans merci.

Enfin, la réunion de Tunis aborde des thèmes plus politiques que celui de l'aide humanitaire - même si l'aide humanitaire est politique car dépendante du pouvoir syrien qui devra décider d'ouvrir ou non les couloirs humanitaires proposés par la France. D'autres sujets politiques sont donc abordés comme le renforcement des sanctions à l'encontre de la Syrie. Des sanctions qui comprennet des interdiction de voyager, le gel de certains avoirs ou des sanctions économiques et financières.

2012 n'est pas 1982

Debris and damaged houses are seen after government forces shelled the opposition-held area of Bab Amro, in Homs, in this handout picture received February 23, 2012. The date stamp in the picture is from source, due to wrong camera settings. REUTERS/Handout (SYRIA - Tags: CIVIL UNREST POLITICS) FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS
La vile de Homs est bombardé depuis des jours par les forces gouvernementales qui l'assiègentImage : REUTERS

Par ailleurs, la question de l'aide militaire apportée à l'Armée syrienne libre, l'ALS, est encore trop sensible pour être abordée officiellement. Les Etats-Unis, qui ont apporté un solide soutien au Conseil National Syrien, une composante de l'opposition, ont rappelé qu'armer l'opposition syrienne n'était pas à l'ordre du jour. Sans toutefois fermer la porte pour l'avenir.

Enfin, ce sommet de Tunis est aussi celui de la division de la communauté internationale et c'est bien sa principale faiblesse. Car que vont peser ses conclusions si le régime de Damas sait qu'il est encore soutenu par la Russie et le Chine ? Sans oublier l'Iran, allié traditionnel de la Syrie.

Ces soutiens peuvent permettre au président Bachar al-Assad et à son clan de se maintenir en place en écrasant la révolte dans le sang comme l'avait fait avant lui son père dans la ville de Hama en 1982. Mais 2012 n'est pas 1982 et il est peu probable qu'à long terme le régime syrien puisse se maintenir sur la peur et le sang.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Philippe Pognan