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La communauté internationale réclame la libération d'Aung San Suu Kyi

Anne-Julie Martin / Carine Debrabandère15 mai 2009

L'opposante birmane a été inculpée pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence. Elle a été transférée à la prison d'Insein à Rangoun où son procès doit s'ouvrit lundi selon un avocat.

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Aung San Suu KyiImage : AP

Il y a une semaine, le régime militaire annonçait qu'un homme s'était introduit dans le domicile d'Aung San Suu Kyi. Un Américain qui a traversé un lac à la nage pour pouvoir la rencontrer. Il dit préparer "un livre religieux sur l'héroïsme". En tout cas il risque cinq ans de prison et a fourni un prétexte idéal à la junte birmane pour jeter à nouveau la chef de l'opposition en prison. "Elle est assignée à résidence depuis maintenant six ans. Selon la loi, c'est la durée maximale pour ce type de peine. La junte militaire devait alors trouver un moyen de renouveler son emprisonnement" estime Larry Jagan spécialiste de la Birmanie.


Hier, Aung Suu Kyi a été transférée de sa résidence vers la tristement célèbre prison d'Insein. Une prison située à Rangoun où sont détenus des centaines d'opposants politiques et réputée pour ses techniques de tortures. Agée de 63 ans, la prix Nobel de la paix est par ailleurs en mauvaise santé. Debbie Stothard est responsable de l'organisation de défense des droits de l'homme Altsean, basée en Thaïlande voisine. "Pour certaines personnes, la détention dans la prison d'Insein équivaut à une peine de mort, explique-t-elle. Beaucoup y sont morts. Et le fait que Aung Suu Kyi puisse maintenant être détenue dans des conditions où elle est menacée de mort, c'est absolument inacceptable, absolument injuste".


Les ONG, l'Union européenne, les Etats-Unis et de nombreux autres pays occidentaux ont fermement condamné cette nouvelle inculpation. Berlin réclame la suspension de la procédure et la levée immédiate de sa détention. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est déclarée "profondément perturbée", Ban Ki-Moon "gravement préoccupé". "Le secrétaire général croit fermement que Mme Suu Kyi et tous ceux qui ont une contribution à apporter à l'avenir de leur pays doivent être libres afin d'être en mesure de le faire et pour assurer un processus politique crédible", a déclaré Marie Okabe, porte-parole du secrétaire général de l'ONU .


Mais pour l'heure, le régime des généraux a la ferme intention d'organiser l'année prochaine des élections nationales. Des élections dont il entend contrôler de bout en bout le processus. Aung Suu Kyi et sa formation politique, la Ligue nationale pour la démocratie, ne sont pas invitées à participer.