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La conférence de presse de George W. Bush sur l'Irak

Yvon Arsenijevic15 avril 2004

La troisième conférence de presse de George W. Bush depuis son entrée en fonction, consacrée pour l’essentiel à la situation en Irak, intéresse encore beaucoup la presse écrite allemande, d’autant qu’elle ne lui est pas apparue comme la plus brillante. En tout cas, elle a fait apparaître des failles dans lesquelles les éditorialistes s’engouffrent allègrement.

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George W. Bush lors de la troisième conférence de presse de son mandat (13 avril 2004)
George W. Bush lors de la troisième conférence de presse de son mandat (13 avril 2004)Image : AP

« Bush reste donc Bush » – titre par exemple Die Welt dans un soupir que le journal de Berlin ne cherche même pas à dissimuler avant de constater que l’actuel chef de la Maison Blanche vit décidément dans un autre monde. Un monde (ce sont les Badische Neueste Nachrichten de Karlsruhe qui enfoncent le clou) un monde où il n’y a manifestement pas de retour sur la réalité.

La Frankfurter Rundschau en rajoute : « L’infaillible » titre notre confrère avant d’écrire « ce que les admirateurs de Bush (et ils sont encore étonnamment nombreux aux USA) célèbrent volontiers comme étant de la fermeté n’est en réalité que de l’ignorance crasse assimilable uniquement au zèle religieux. George W. Bush est enfermé dans un monde qui ne connaît que le bien et le mal, insiste le journal, et missionnaire jusqu’au bout, le chef de l’armée la plus puissante du monde ignore superbement tous les doutes qu’on est en droit d’avoir face à cette dichotomie.

Début d’explication de cette charge en règle avec le Handelsblatt, de Düsseldorf, qui parle de cette conférence de presse comme d’une « prestation confuse », tendant à prouver que George W. Bush commence peut-être à être effleuré par l’idée que son gouvernement a sous-estimé les dangers irakiens. Après un discours huilé et déterminé, les questions des journalistes ont révélé que Bush n’a en fait pas de concept pour l’Irak. S’en tenir au 30 juin pour le transfert de pouvoir ne légitime pas pour autant ledit transfert, signale encore le journal de Düsseldorf, et pour sortir de ce dilemme, il ne reste, selon notre confrère, que l’internationalisation du conflit.

Le Mannheimer Morgen explique ce qu’il appelle un « document impressionnant de désarroi politique » par une campagne électorale où le président en place n’a même pas de succès « irakiens » à présenter aux électeurs et où, comme le note de son côté la Volkstimme de Magdebourg, les sondages le donnent déjà battu sur les autres terrains (économie, social, santé...).

Bush se battait pour sa présidence, relève aussi le Badisches Tagblatt, mais avec la plus grande maladresse, refusant de concéder la moindre erreur. L’Afghanistan ? demande la Berliner Zeitung, l’Irak ? La lutte anti-terroriste ? Le travail des services secrets ? L’homme le plus puissant du monde a tout bon ! Victime qu’il est d’une obsession de l’infaillibilité qui fait peur. Car si cela ne lui fait pas d’amis dans le monde, conclut notre confrère, cela divise aussi de plus en plus l’Amérique.