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La Covid-19, facteur aggravant de l'extreme pauvreté

Kossivi Tiassou | Avec agences
8 octobre 2020

La pandémie du nouveau coronavirus a précipité entre 88 et 115 millions de personnes dans l'extrême pauvreté, d’après un rapport de la Banque mondiale. Et les pays pauvres pourraient beaucoup plus en pâtir.

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Distribution de nourriture à Cabo Delgado - Image d'illustration
Image : Falume Bachir/World Food Program/AP/picture-alliance

Le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté devrait continuer à augmenter pour s'élever à 150 millions d'ici 2021. Le rapport de la Banque mondiale prévoit une récession économique de 5,2% en 2020, la plus forte contraction en 80 ans.

L'année 2020 aurait pourtant dû être marquée par une nouvelle réduction de l'extrême pauvreté mais la pandémie de Covid-19 a tout chamboulé.

Selon le rapport, entre 88 et 115 millions de personnes supplémentaires vivront cette année avec moins de 1,90 dollar par jour. 1,90 dollar, c’est le prix d’une tasse de café dans certains pays développés. 

Les nouveaux pauvres

Huit nouveaux pauvres sur dix se trouveront dans des pays à revenus intermédiaires.

Campagne de sensibilisation contre le coronavirus au Kenya
Image : picture-alliance/AP Photo/File/B. Inganga

"La réduction de la pauvreté a subi son pire revers depuis des décennies, après près d'un quart de siècle de déclin constant de l'extrême pauvreté dans le monde", précise le rapport de la Banque mondiale.

Sans le choc mondial provoqué par la crise sanitaire, le taux de pauvreté aurait dû connaitre une régression comme les années précédentes.

Les auteurs de l’étude font apparaître qu'une grande partie des nouveaux pauvres sera concentrée dans des pays qui enregistraient déjà des taux de pauvreté élevés. 

L'Afrique subsaharienne est une région qui devrait abriter environ un tiers des personnes plongées dans la pauvreté par la Covid-19. Les pauvres restent majoritairement ruraux, jeunes et sous-scolarisés.

Aucun pays n’est épargné

Dans une autre étude, l'ONG Oxfam souligne toutefois que le manque de moyens dans la lutte contre les inégalités est un phénomène qui n'épargne aucun pays. 

Distribution de nourriture en New Dehli en Inde en pleine pandémie de coronavirus
Image : DW/S. Chabba

Les pays d’Amérique latine sont aussi touchés par les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus, estime Alicia Barcena, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes. 

"Quel est le résultat après la pandémie ? La vérité est qu'il y aura plus de pauvreté, plus d'inégalités, plus de faim. Et j’espère qu’il n'y aura pas plus de colère parce que c'est un autre élément important. Il y avait déjà un désenchantement dans la région qui a précédé la pandémie – portant sur des questions d'inégalité très importantes dans plusieurs pays de la région. Et peut-être que cela risque de devenir plus aigu avec la pandémie."

Par ailleurs, de nouvelles estimations indiquent que jusqu'à 132 millions de personnes dans le monde pourraient tomber dans la pauvreté d'ici 2030, en raison également du réchauffement climatique.