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La crise de la dioxine s'aggrave

12 janvier 2011

Les autorités allemandes ont admis que du porc contaminé a été vendu en supermarché. La Chine a suspendu ses importations de viande porcine en provenance d'Allemagne. Tandis que la crise prend une tournure politique.

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De la viande de porc contaminée issue au moins de deux fermes a été vendue aux consommateurs
De la viande de porc contaminée issue au moins de deux fermes a été vendue aux consommateursImage : picture alliance/dpa

Un palier supplémentaire a été franchi : après les œufs, la viande de volaille, c'est maintenant la viande de porc qui est contaminée. Face à cela, les autorités publiques réagissent dans la confusion. Le gouvernement de Basse-Saxe, au Nord du pays, annonçait hier que les viandes contaminées issues d’une ferme de cette région n’avaient pas été vendue en supermarché. Avant de faire marche arrière aujourd'hui puisqu'il est avéré que cette viande contaminée par la dioxine a été vendue dans des supermarchés en Bavière, au sud de l'Allemagne.

Après la Corée du Sud, la Chine a annoncé avoir suspendu ses importations d'œufs et de viande de porc en provenance d'Allemagne. Une nouvelle aux conséquences toutes relatives puisqu'en 2010, selon l'agence de presse DPA, seul un pourcent des exportations de viande allemande étaient à destination de la Chine.

Certains taux de dioxine détectés dans les oeufs étaient 70 fois supérieurs aux normes légales
Certains taux de dioxine détectés dans les oeufs étaient 70 fois supérieurs aux normes légalesImage : picture alliance/dpa

Pas question de payer moins cher

Par ailleurs, la crise prend une tournure politique. Il est reproché notamment à Ilse Aigner, la ministre fédérale de l'Agriculture, sa gestion du dossier. Celle-ci est notamment accusée par l’organisation Foodwatch d'être trop proche des industriels de l'agroalimentaire et de chercher à les ménager dans ce scandale. « Il est étonnant que dans cette crise la ministre de l’agriculture incite l’industrie agroalimentaire à faire des propositions au lieu de prendre elle-même des décisions », affirme Martin Rücker, le porte-parole de Foodwatch. « Nous avons régulièrement des ennuis avec des substances toxiques dans les produits alimentaires et nous pourrions l’éviter avec certaines décisions politiques. Réclamer à l’industrie agroalimentaire de faire des propositions c’est comme si on demandait à un voleur de voiture ce qu’il pense des assurances automobiles. »

Enfin, 47% des consommateurs allemands, en dépit de ce scandale, ne veulent pas payer plus pour leur alimentation, selon un sondage commandé par le quotidien Bild Zeitung. Ceci pose la question centrale de la responsabilité du consommateur qui veut des produits toujours moins chers. Ce qui se traduit par une dégradation de la qualité ou de la sécurité.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot