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La crise du SPD s'accroit

Yann Durand9 juin 2005

La crise au sein du SPD ne cesse d’amplifier. Hier le chancelier a condamné les critiques de son parti à l’encontre du président Köhler, soupçonné de partialité en faveur de la droite, sans toutefois les faire taire. Gerhard Schröder dont la politique reste controversée depuis sa décision d’organiser des élections anticipées. On lui reproche notamment son style autocratique. La presse allemande commente abondamment la situation ce matin.

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Entre Horst Köhler et Gerhard Schröder, le respect mutuel est de mise
Entre Horst Köhler et Gerhard Schröder, le respect mutuel est de miseImage : AP

Schröder n’aura ses élections anticipées que si le président le veut bien, rappelle la Frankfurter Rundschau. Suite à l’échec voulu du vote de confiance, c’est à Horst Köhler qu’il reviendra de dissoudre le parlement. Malgré une aversion notoire, le chancelier doit donc le ménager, d’autant que du milieu juridique s’élèvent des voix sceptiques quant à la légitimité de sa manoeuvre.

Pourtant ce sont des membres influents du groupe parlementaire gouvernemental qui ne reculent devant aucune accusation visant le président, constate le quotidien Die Welt. Partialité, indiscrétion, autrement dit oui abus de pouvoir, tout est bon pour mettre le feu aux poudres et faire ainsi diversion à l’incendie dans les propres rangs.

Le calcul est ostensible analyse le journal: si Horst Köhler venait à remettre en cause la légalité constitutionnelle d’un scrutin avant la lettre, alors on pourrait lui prêter des intentions politiques et le combattre en tant que tel.

Pour la Süddeutsche Zeitung, Gerhard Schröder est certes un tacticien mais pas un stratège. Depuis sa fuite en avant par l’annonce d’élections anticipées, il ne sait plus comment poursuivre son offensive. Et comme cela se voit, sa forteresse est assiégée. Entre autres options, il est même possible qu’il attende la fin de son mandat, poursuit le journal. Primo, le SPD pourrait alors espérer que des conflits éclatent dans le camp adverse; secundo, l’étoile de la candidate désignée de l’union pour la chancellerie se ternirait peut-être et tertio les électeurs auraient le temps de s’apercevoir que le programme de Merkel n’augure, somme toute, rien de bon.

Quoiqu’il en soit Gerhard Schröder ne peut plus rester chancelier, tranche la Tageszeitung de Berlin. La situation délétère du pouvoir en place, le chaos au sein du SPD, l’incertitude constitutionnelle d’un scrutin imprévu. Tous cela provient de l’erreur capitale du chancelier le soir de sa défaite électoral en Rhénanie du nord-Westphalie. Les jours suivant on parlait d’un départ avec les honneurs. Ils s’agit désormais de politique, d’une forte opposition de gauche et non de la destinée d’un seul homme. Le chemin le plus court pour recouvrer son honneur, c’est la démission.