La femme est l'avenir...
29 octobre 2009C'est le « Jour des femmes protestantes » titre die Welt, qui voit cependant une contradiction entre le contenu du contrat de coalition vanté par Angela Merkel et l'image que les Allemands se font d'elle. Les dérogations fiscales accordées aux pharmaciens, aux aubergistes, aux conseillers fiscaux, aux agriculteurs, tout cela donne à penser que le plus grave problème des Allemands est la suppression de la progression fiscale ! Pourtant, lors de sa campagne, l'ancienne et nouvelle titulaire du pouvoir séculier a évoqué cet esprit pionnier dont nous avons besoin pour affronter les défis démographiques qui nous attendent.
La Süddeutsche Zeitung se penche, elle, sur les futurs rapports avec le chef du FDP. Tout l'art pour Angela Merkel consistera à conserver son style présidentiel et à ne pas se laisser brusquer par l'impétuosité de son vice-chancelier. À côté de la nervosité verbale de son nouveau partenaire de coalition, madame Merkel semblera tout aussi mesurée qu'avant, fidèle à la devise : qui peut faire plaisir à tout le monde, à part Angela Merkel ?
La tageszeitung illustre les attentes du monde politique avec Angela et Guido qui, tout sourire, se donnent l'accolade et s'interrogent dans une bulle de BD : on va chez toi ou chez moi ? Car on attend toujours de la chancelière qu'elle dessine clairement les futures orientations de sa politique gouvernementale. Et puis, remarque le journal, si le FDP a réussit à marquer de son sceau le contrat de coalition, l'euphorie de la victoire lui a sans doute fait oublier que tous ses projets sont soumis au diktat du budget. En clair, sans argent, aucune promesse ne pourra être tenue. À propos de promesses, le quotidien berlinois évoque aussi l'élection d'une femme à la tête de l'Eglise protestante.
L'EKD, l'organisation qui regroupe les 22 Églises luthériennes, réformées et unies d'Allemagne, a installé à sa tête une sorte de Papesse, sans pompe catholique, mais au charisme comparable, note la Frankfurter Rundschau. L'attention des fidèles et des autres lui est assurée, tant pour ses actes que pour ses paroles. Mais cette élection est aussi un symbole très fort car celle que l'on a surnommée « l'évêque pop » est la première femme à diriger ce consistoire. Elle fait même coup double avec la nomination de Katrin Göring-Eckardt, comme vice-présídente. L'Église protestante prend ainsi une longueur d'avance sur l'État allemand, sans parler de l'Église catholique toujours dominée par les hommes.