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La Guinée avance dans l'incertitude

Bangaly Condé
25 mars 2020

Alors que les Guinéens attendent toujours les résultats du double scrutin de dimanche dernier, la France annonce déjà qu'elle ne les reconnaîtra pas

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L'opposition guinéenne accuse le président de vouloir s'accrocher au pouvoir
L'opposition guinéenne accuse le président de vouloir s'accrocher au pouvoirImage : AFP/C. Binani

"Je ressens une indignation" (une activiste guinéenne)

En Guinée, les résultats des élections législatives et référendaire du dimanche 22 mars ne sont toujours pas publiés. Ces deux scrutins ont été marqués par de nouvelles violences qui ont fait une dizaine de morts à Conakry et d'autres villes du pays. La société civile guinéenne dénonce ces violences alors que la France a déclaré qu’elle ne reconnaissait pas le double scrutin.

Celui-ci  été caractérisé par des actes de vandalismes et des meurtres dans plusieurs endroits du pays. Il y a ainsi eu des urnes brisées, des maisons incendiées et des affrontements interethniques en région forestière.

Fatou Balde est une activiste de la société civile s’indigne de ces violences :

" Entre 1958 à 2020 on n’avait jamais eu un scrutin aussi violent et meurtrier que celui qu’on vient de vivre. Je ressens, en tant que simple citoyenne, pas uniquement en tant qu’activiste ou défenseuse des droits humains, une indignation. Tout comme de la désolation, de l’amertume et de la tristesse que des hommes aient osé s’en prendre à des personnes innocentes, non armées et les tuer comme du gibier."

Une rue de Conakry, le jour des élections
Une rue de Conakry, le jour des électionsImage : AFP/C. Binani

Elections "non crédibles"

Alors que les Guinéens sont toujours dans l’attente des résultats des votes, la France a publié un communiqué dans lequel elle a indiqué qu’elle considère ces élections comme non crédibles.

Le Quai d’Orsay  dit ainsi ne pas reconnaitre ce double scrutin. Fatou Balde estime que cela était prévisible :

"Si on évalue le taux de participation à sa juste valeur, on est à moins de 25 %. C’est normal que cette Assemblée ne reflète pas la volonté du peuple de Guinée. La France n’a fait que suivre ses principes en matière de démocratie et de pratique d’élections dans un monde moderne. Que cela ne soit pas reconnu aura de toute façon des incidences dans les prochains mois sur la marche de l’Etat."

Interrogé ce mercredi par les médias nationaux concernant la position de la France, ancienne colonisatrice, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, Secrétaire général de la présidence de la République, a répondu que la France n’a pas la capacité de juger ces élections.

Selon lui, elle n’a envoyé aucun observateur sur le terrain pour certifier la crédibilité ou non du vote.

"Je ressens une indignation" (une activiste guinéenne)