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La Guinée-Bissau au menu du sommet de la Cédéao

Mahamadou Abdoulkarim
8 novembre 2019

La conférence des chefs d’Etats et de gouvernement reste intransigeante sur le respect des accords et exige du président sortant de la Guinée-Bissau de rétablir le Premier ministre qu’il a limogé.

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Guinea-Bissau Delegation ECOWAS
Image : DW/B. Darame

Cette crise politique et institutionnelle, qui n'est pas la première que connait la Guinée-Bissau, a débuté avec la décision du président José Mario Vaz de limoger son Premier ministre Aristides Gomes ainsi que son gouvernement, le tout à moins d'un mois des élections présidentielles.

Une réaction ferme de la Cédéao

Une décision que l'organisation sous régionale ne saurait accepter, a soutenu le président en exercice de la Cédéao Mahamadou Issoufou. "Nous sommes devant une situation de déstabilisation du pays avec des risques réels de guerre civile dans la mesure où le gouvernement mis en place par la majorité parlementaire, et dont le programme a été adopté par l'assemblée nationale le 15 octobre 2019, a été démis par un président de la République dont le mandat est arrivé à terme, mais maintenu en poste suite au consensus de la classe politique validé par notre organisation", a déclaré le président du Niger. "Dépêché sur place, le comité ministériel de suivi de la Cédéao a réagi avec fermeté en dénonçant ce dérapage et a demandé, au nom de notre organisation, de poursuivre le processus électoral suivant le calendrier consensuellement arrêté."

Aristides Gomes  und  José Mário Vaz   Guinea-Bissau
José Mario Vaz (à gauche) et son ancien Premier ministre, Aristides GomesImage : Presidency of Guinea Bissau

Une situation qui aurait pu être gérée en amont

Grâce au consensus qui a prévalu entre les différents acteurs politiques, la Guinée- Bissau a su rester dans une certaine stabilité. Pour Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao, cette nouvelle crise n'a pas de raison d'être. "Nous aurions pu gérer cette situation, n'eût été la volonté manifeste de certaines parties d'utiliser les forces armées pour faire appliquer ces décisions controversées, avec des risques d'affrontements entre forces loyalistes et non loyalistes, avec une possible intervention de la force de la Cédéao déployée sur place", regrette Jean-Claude Kassi Brou. "En d'autres termes, il s'agit d'éviter tout simplement une guerre civile tout en assurant la poursuite du processus électoral déjà entamé, pour combler le vide constitutionnel".

La Cédéao pourra-t-elle faire fléchir le président José Mario Vaz ? De nombreux observateurs restent sceptiques au regard des malheureuses expériences de ce pays habitué aux coups d'état militaires et de certaines situations dans la sous-région qui méritent tout autant que la Guinée-Bissau, l'attention de la Cédéao.