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Vers la réconciliation nationale en Ethiopie?

5 janvier 2018

Cette semaine, les quotidiens commentent la libération de prisonniers politiques en Ethiopie, ainsi que de la "libération" des femmes en Afrique, pour éviter l'explosion démographique sur le continent.

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Äthiopien kündigt Freilassung politischer Gefangenen an | Hailemariam Desalegn
Desalegn
Image : Getty Images/AFP/A. Shazl

Hailemariam Desalegn, le Premier ministre éthiopien, a promis mercredi de libérer un certain nombre d'hommes politiques emprisonnés. Une décision historique, mais qui ne semble pas satisfaire tout le monde au gouvernement, écrit la tageszeitung. En effet, Zadiq Abraha, porte-parole du gouvernement, estime qu' "il n'y a pas de prisonniers politiques en Ethiopie, seulement des membres d'autres partis et autres individus qui sont en prison pour des crimes qu'ils ont commis."

Äthiopien kündigt Freilassung politischer Gefangenen an | Hailemariam DesalegnDesalegn
Hailemariam Desalegn, le Premier ministre éhtiopienImage : picture alliance/AA/E. Hamid

Les Tigréens accepteront-ils de partager le pouvoir?
Autre engagement pris par Hailemariam Desalegn, la fermeture et de Maekelawi, la prison centrale située dans la capitale Addis Abeba, où la torture serait régulièrement pratiquée, et la volonté d'en faire un musée. En annonçant la libération de prisonniers politiques, le Premier ministre éthiopien espère ainsi mener une opération de réconciliation nationale. Une réconciliation entre les ethnies Oromo et Amhara d'une part, qui représentent 60% de la population et qui font partie des plus démunis, et l'ethnie Tigréenne d'autre part, qui ne représente que 6% de la population du pays mais aux mains desquelles se trouve le pouvoir. 
Reste à voir si avec cette libération de prisonniers politiques, l'Ethiopie va accomplir les premiers pas ô combien importants en direction de la démocratisation, écrit la tageszeitung. Car Hailemariam Desalegen, Premier ministre depuis la mort en 2012 de Meles Zenawi, vient d'une ethnie du sud de l'Ethiopie, qui ne joue pas un grand rôle dans la politique du pays. Il ne vient pas de l'ethnie Tigréenne, comme son prédecesseur, l'ethnie qui a le pouvoir, vu qu'ils dirigent les forces de sécurité. A voir s'ils ont envie de partager ce pouvoir, conclut le quotidien berlinois. 

 

Ulrich Wegener, le héros de Mogadiscio

S'il y a bien un homme qui mérite de rester dans l'histoire de la police allemande comme "héros", c'est bien Ulrich Wegener, écrit le Tagesspiegel. Suite à l'échec de l'intervention de la police lors de la prise d'otages pendant les Jeux Olympiques de Munich en 1972, une opération au cours de laquelle 17 personnes (dont 11 athlètes israéliens) avaient trouvé la mort, Ulrich Wegener avait décidé de créer le GSG 9 (le "groupe 9" de protection des frontières de la police fédérale allemande), une unité anti-terroriste. Son fait d'armes majeur a lieu cinq ans plus tard, le 18 octobre 1977, après qu'un avion de la Lufthansa effectuant la liaison Palma de Majorque-Francfort a été détourné  par des pirates de l'air se revendiquant du Front populaire de libération de la Palestine, pour finalement atterrir à Mogadiscio, et ce après de multiples arrêts. 

Deutschland Ulrich Wegener gestorben | 1979
Ulrich Wegener et le GSG 9Image : picture alliance/dpa/R. Scheidemann


Ulrich Wegener et son équipe du GSG 9 sont intervenus sur le tarmac de l'aéroport de la capitale somalienne et sont parvenus à libérer les otages sans faire de victimes, hormis chez les terroristes. "Cette action de Mogadiscio n'a pas été seulement vue comme une libération des otages", écrit la Berliner Zeitung, "mais aussi comme une libération d'une certaine menace constante de l'Etat par les terroristes de la Fraction Armée Rouge. C'est la première fois que l'Etat lui-même contre-attaquait." Ulrich Wegener sera par la suite décoré de la Croix fédérale du Mérite au titre de grand officier, même s'il a toujours considéré que le mérite ne revenait pas qu'à lui, mais également à ses hommes et à leur sens commun du devoir. Il est décédé le 28 décembre dernier à l'âge de 88 ans.
 

L'Afrique, un continent toujours plus peuplé
Aujourd'hui, le continent africain compte 1,2 milliards de personnes, dont la moitié à moins de 25 ans. D'ici 2050, cette population aura doublé. Si le gouvernement allemand considère que, malgré les conflits et les différents problèmes, l'Afrique est un continent de chances, de dynamique et de jeunesse, d'autres sont d'un autre avis, comme Emmanuel Macron. Le président français qui, le 28 novembre dernier à Ouagadougou, s'était demandé si c'était vraiment toujours le choix des femmes d'avoir huit ou neuf enfants, et si elles étaient vraiment d'accord pour se marier à l'âge de 13-14 ans.

Kamerun Afrika Krankenhaus Frauen mit Kindern
La population sur le continent africain atteindra les 2,5 milliards d'ici 2050.Image : DW/E.Kindzeka

Les femmes doivent se libérer des pressions économiques et religieuses

La situation des femmes, c'est là le noyau de l'explosion démographique, estime la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Il faut protéger les droits des femmes et des enfants, c'est-à dire éviter le mariage des jeunes filles, mener des campagnes d'éducation sexuelle et d'alphabétisation. La NZZ estime qu' "une fille qui se marie et tombe enceinte à 14 ans sera une esclave toute sa vie car elle n'aura jamais la possibilité de s'en sortir. Et qui ne connaît pas la liberté ne peut pas élever ses enfants dans la liberté non plus." C'est pourquoi les femmes d'Afrique doivent apprendre "à se libérer des pressions économiques et religieuses qui les poussent à avoir des enfants, de même qu'elles doivent se libérer de la domination masculine. Ce serait un plan efficace, et pas qu'en Afrique", conclut le quotidien de Zürich.

 Ali Farhat, Redakteur DW Afrique
Ali Farhat Journaliste au programme francophone de la Deutsche Wellederpariser