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La lutte contre le sida victime de la crise ?

23 juillet 2010

La 18e Conférence internationale sur le sida se termine aujourd'hui à Vienne. Si des avancées scientifiques ont apporté un peu d'espoir, c'est malgré tout l'inquiétude qui persiste, notamment vis-à-vis du financement

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Le Fonds mondial contre le Sida a besoin de 13 à 20 milliards de dollars
Le Fonds mondial contre le Sida a besoin de 13 à 20 milliards de dollarsImage : picture-alliance/dpa/DW

Une fois n'est pas coutume on va commencer par le meilleur : cette conférence a présenté les résultats d'une étude conduite auprès de 800 femmes en Afrique du sud qui ont utilisé un gel microbicide contenant un antirétroviral. Celui-ci a permis de réduire de moitié le risque de contamination par le virus VIH du Sida. Cette étude est donc porteuse d'espoirs. Néanmoins, la prix Nobel de médecine française, Françoise Barré-Sinoussi, qui a découvert le virus du sida aux côtés du professeur Montagné, en 1983 à l’Institut Pasteur, reste prudente sur ce gel vaginal. « C’est une première étude qui montre une petite efficacité. Je pense qu’il y a d’autres études qui sont encours, il y a d’autres études qui vont être faites pour essayer d’améliorer cette efficacité qui est encore modeste. C’est un pas en avant qui montre qu’il faut continuer dans cette voix. »

L'Afrique subsaharienne, où a été testé ce gel, est la région du monde qui reste la plus lourdement touchée par le sida : selon les chiffres d'Onusida, le continent représentait en 2008 67% des infections au VIH dans le monde et près de trois quarts des décès puisque si deux millions de personnes sont mortes du sida en 2008, un million quatre cent mille vivaient en Afrique subsaharienne.

Les Etats riches n’ont fait aucune promesse

Un participant dans le "village" de la conférence
Un participant dans le "village" de la conférenceImage : picture-alliance / dpa

Enfin, la situation est particulièrement préoccupante en Europe de l'Est et en Asie centrale. Il s’agit de la région du monde où l'épidémie progresse le plus vite et elle touche essentiellement des jeunes. 80% des nouveaux séropositifs ont moins de 30 ans. Des jeunes le plus souvent marginalisés et toxicomanes. D'ailleurs la discrimination que subissent les toxicomanes et les homosexuels est une cause de propagation de l'épidémie car elle empêche la prévention et les traitements précoces.

Pour finir sur une note négative : le point noir de cette conférence est que les états riches n'ont fait aucune promesse concernant le financement de la lutte contre la maladie. Or celle-ci est en baisse, à cause notamment de la crise économique. Il y a urgence car le Fonds mondial contre le Sida a besoin de 13 à 20 milliards de dollars pour la période 2011-2013. Hélas, pas de surprise donc : pour émouvoir les gouvernements et les convaincre de signer des gros chèques, il vaut mieux une banque au bord de la faillite que 33 millions de malades du Sida.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Carine Debrabandère